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L'Atelier de Ramettes
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29 avril 2017

Jugan

Jérôme Leroy

Gallimard, Folio, 2017, 217 p., 6,60 €

A79335

4e de couv. :

Enseignant au collège Barbey-d’Aurevilly de Noirbourg, «en plein Cotentin, au carrefour de trois routes à quatre voies», le narrateur y voit débarquer Joël Jugan, ancien leader du groupe d’extrême gauche Action Rouge. Ce dernier vient de purger une peine de dix-huit ans. En prison, il est «devenu un monstre, au physique comme au moral». Son ancienne complice Clotilde le recrute au sein d’une équipe d’aide aux devoirs pour les élèves de la Zone. Il y croise Assia, une étudiante en comptabilité. Très vite, Assia est envoûtée par l’homme au visage ravagé. Ensorcelée aussi, peut-être, par la Gitane en robe rouge, qui, surprise à voler dans les rayons de la supérette de son père, lui a craché au visage d’étranges imprécations.

Mon billet :

Je termine mon cycle des dernières parutions de Jérome Leroy. Lire un écrivain engagé en cette année d’élection présidentielle cela donne une drôle d’impression. Pour chaque nouvelle ou roman le lecteur s’interroge sur ces positions politiques.

D'entrée de jeu on sait que ça finira mal ...

Dans « Jugan »,  on revient en partie sur des périodes clés 82-84 / 2002 /2012.  Je me rends compte qu’à chaque fois qu’on aborde la violence de la fin des années 70 début 80, j’ai des lacunes car j’étais gamine. Je sais que je vois à travers le prisme de l’auteur mais après j’essais de faire la part des choses entre réalité et fiction, entre opinion publique et privée.

Ce roman joue avec trois présents ou deux passés selon les moments. La narration débute avec les troubles du narrateur dont l’origine remonte à 2002, moment où il a vécu une expérience traumatisante. Quand on se trouve en 2002 il découvre le passé de Jugan et de Clotilde. Mais cela ne suffit pas à éviter le drame.

Jugan sort de prison après 18 ans, il est en liberté conditionnelle pour actes terroristes. Il sort le visage complètement  défiguré. Il revient avec un côté encore plus sombre et trouve que la société  va encore plus mal. On a avant, après et maintenant qui s’entremêlent, mais ce n’est pas gênant pour le lecteur. Il y a l’idée de boucle d’éternel recommencement.

****

Citation  qui résume l’état d’esprit du narrateur au temps présent :

 «  Je suis certain que le Palais d’Asie est agrandi par mon activité onirique, que certaines perspectives qui subissent d’étranges distorsions sont le signe d’un réveil imminent. Alors je me concentre, je veux rester en arrière, je veux en apprendre davantage. J’ai la certitude que le jour où mes rêves récurrents m’auront tout appris, je pourrai enfin me libérer de Jugan, d’Assia, des Gitans, de Clotilde, de Noirbourg. A supposer que je le veuille vraiment. » p.104

****

Le décor : Noirbourg qui tisse une toile entre Caen, Rouen (300 km) et Rennes. Milieu industriel  en friche, HLM, campement de gitans, terrain vagues, les Forges  en ruine. Entourée de lande, on est dans les tons gris avec le ciel en écho. Le nom de la ville est symboliquement très fort.

J’ai trouvé très pertinent d’utiliser l’activité onirique du narrateur ce qui permets l’introduction des superstitions (Djinn des maghrébins, mauvais œil des gitans, la possession pour les intégristes musulman) pour donner une dimension du « Mal » au personnage de Jugan. Il sali tout ce qu’il touche, il pervertie tous ceux qui s’approchent de lui. Le fait de passer par le rêve permet  aussi d’avoir plusieurs points de vue (une grande part d’interprétations), on évite l’écueil de la mémoire qui modifie le passé.

Il y est question de perversion et de dérives alors que « la cause » c’est sortir de la corruption (je ne parle pas des moyens employés !)

On retrouve dans ce roman tout l’univers de Jérôme Leroy, l’éducation nationale avec ses profs qui sont usés et ceux qui sont encore des battants qui veulent défendre les milieux défavoriser.  On retrouve le côté bourgeois vs laissés pour compte. Détention des pouvoirs et victimes du système.

Quand au sexe, il a comme souvent une grande importance puisque c’est la perversion et les dérives dans la sphère privée.

La femme tient comme d'habitude dans les écrits de Jérôme Leroy une place très importante, elle plie mais ne romps pas !

Le narrateur raconte cette histoire pour exorciser ses vieux démons et ne plus se sentir coupable d’avoir laissé faire. On fini par un regard tourné vers l’avenir.

Je remercie les Éditions Folio pour m’avoir permis de continuer mon cycle Jérôme Leroy, mais je ne suis toujours pas prête à lire "Le Bloc" et vous ?

 

folio bleu

 

 

jugan chro

 

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