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L'Atelier de Ramettes
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6 avril 2018

Je me souviens de toi

Cédric Charles Antoine

Éditions City, 2018, 240 p., 15,90 €

 

je me souviens de toi

4e de » couv. :

Depuis la mort de l'homme qu’elle aimait, la vie d'Adele a volé en éclats. Veuve et avec des problèmes d’argent, elle a des idées noires plein la tête. Seule son adorable petite fille donne un sens à ses journées et lui permet de se raccrocher à la vie. Alors quand elle reçoit une mystérieuse lettre lui conseillant d'enquêter sur le passé de Viktor Lassberg, un ancien officier de la marine allemande, elle se jette à corps perdu dans le travail. Pour cette historienne passionnée, cette enquête est une occasion de rompre la monotonie de ses journées. Quel lourd passé et quels secrets dissimule ce vieil homme ? Elle pressent que cet ancien haut gradé de l'armée nazie peut lui en apprendre beaucoup sur la période trouble de la guerre. Et, peut-être, aussi sur sa propre histoire, elle qui n’a jamais connu ses parents.

La recherche du passé n’est jamais sans conséquences.

 

Mon billet :

En choisissant ce roman, c’est la quête du passé, l’exploration de la mémoire qui m’avait attiré.

C’est un roman à la première personne. La narratrice raconte au lecteur. Ça se présente comme un récit d’un épisode de la vie de cette jeune veuve, Adèle.

J’ai été surprise au début de l’histoire, car on part plus sur une histoire de jeune veuve qui a dû mal à faire son deuil et qui doit se battre sur plusieurs fronts pour ne pas sombrer. Je me suis dit pourquoi pas. Puis, tout à coup le roman prend un virage inattendu et bien plus intéressant. On quitte l’impression de feelgood, de femme qui essais de refaire sa vie, avec dans les rôles secondaires les parents, sa fille, sa copine d’enfance, et le vieux libraire.

On réalise très vite que le métier de biographe qu’elle s’est choisi est plus symbolique qu’on ne le pense. C’est bien trouvé.

J’ai beaucoup aimé la manière dont ce métier nous est présenté. Je ne m’étais jamais demandé comment faisaient les biographes  de personnes vivantes. La façon dont c’est expliqué c’est un métier très intéressant.

Le personnage d’Adèle va s’étoffer, c’est comme si découvrir son passé et ses failles elle devenait plus consistante.

D’autres personnages vont aussi prendre forme, gagner en ampleur. Extraire tous ces lambeaux du passé, c’est presque un accouchement, ça devient viscéral. La vie bascule. On va suivre toutes ses oscillations. On va suivre Adèle qui chancelle.

Faire revivre le passé de l’autre, c’est aussi se tourner vers son propre passé, passif.

L’autre particularité de ce roman qui m’a passionné,  c’est qu’on soit en Allemagne.

D’autre part une nouvelle fois mes lectures du moment me ramène aux années 80. Cette lecture rejoint des réflexions personnelles qui m’occupent. Ce qui donne un effet de mise en abîme. Le sujet de recherche, la biographe et la lectrice.. et le point commun le passé. Une des réflexions qui m’est venue depuis quelques temps c’est de réaliser comme on était encore près de la seconde mondiale en 1980, comme les conséquences et les blessures étaient encore fraîches. J’arrête là ma digression qui n’est pas aussi anodine qu’on ne le croit, car la narratrice, Adèle, va devoir se poser certaines questions. Cela lui pose un cas de conscience. Elle va devoir faire des choix.

Les différents développements de cette narration m’ont fait penser à des vagues (ce qui a son importance lorsqu’on a lu l’histoire). On essai de nager parfois à contre courant et les vagues d’émotion submergent la narratrice et la renvoi tantôt au large tantôt vers la plage. On craint même un raz de marré (d’informations) qui va tout détruire dans sa vie. L’équilibre est déjà assez précaire dans la vie d’Adèle.

Le fait qu’on soit en Allemagne donne un point de vue historique différent. Les personnages n’ont pas la même approche qu’ils avaient vécu ailleurs.

La thématique sur l’identité est très importante. On vit avec des certitudes sur qui nous sommes. Notre vie est fonction de cela. Que ce passe t-il si  ont vous dit que tout est basé sur un mensonge ?

Je remercie les Editions City pour la découverte de cet auteur que je ne connaissais pas.

 

city ed

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