le baiser du Rasoir

Daniel Polansky

Folio SF, 2014, 466 p, 8,40€

LU DANS LE CADRE D'UN PARTENARIAT FOLIO

4e de couv :

Il y a eu la vie dans la rue. Il y a eu la peste. Il y a eu la guerre. Il y a eu la magie…
Prévôt a survécu.
Il règne désormais sur le quartier de Basse-Fosse, dealant pour les faibles comme pour les puissants, rappelant à l’ordre de manière définitive les inconscients qui viendraient empiéter sur son territoire. Pourtant, plusieurs enfants sont retrouvés morts. Pas question pour Prévôt de laisser ces crimes impunis, d’autant que les agents de la Couronne ne semblent pas pressés de résoudre l’affaire.
Mais qui, du meurtrier ou de Prévôt, connaîtra le baiser du rasoir?

Avec Le baiser du rasoir, Daniel Polansky mêle habilement les codes de la fantasy et du roman noir, se plaçant d’emblée parmi les auteurs du genre à suivre. Il a d'ailleurs été récompensé par le prix Imaginales 2012 du meilleur roman étranger de fantasy.

Ma Chronique :

Ah le hasard des lectures… Après avoir lu deux Prix Imaginales 2013, voilà que j’ai croisé sur ma route celui qui a reçu le Prix Imaginales 2012… Moi qui ne connaissait pas ce prix je vais d’une belle découverte à une autre.

Je n’avais pas vraiment lu la 4^e de couverture et je vois ce que j’allais dire « Daniel Polansky mêle habilement les codes de la fantasy et du roman noir » ! C’est ce qui m’a plu le côté polar. Les gens à la marge, l’ancien flic drogué et dealer, corruption, les déchus, la femme fatale, l’intouchable, la femme blessée… prostitution et soirées glauques…le monde des bas fonds à ceux de la haute, la déchéance dans tous les milieux. Le tout avec la magie et l’environnement de l’univers fantasy.

La ville est en soit un personnage, tantôt enivrante tantôt dangereuse. C’est une ville portuaire avec un mélange explosif de différentes populations, ses quartiers, ses codes… On est en hiver la ville est fermée et enferme le mal.

C’est un récit à la première et le narrateur, n’est pas un héros… Il a été rétrogradé, il rappelle la figure du loser. Il est rendu sympathique par ses codes de l’honneur et son « humanité ». Malgré le métier qu’il exerce, vendeur de drogue, il a des amis qu’il essais de préserver et le lui rendent bien. Mais cet être dangereux porte un peu la poisse.

Ce qui était bien trouvé, c’était qu’il y avait d’un côté « Héron » son protecteur lorsqu’il était un orphelin livré à lui-même et « pinson » son jeune protégé, un enfant des rues. Héron est mourant, le Prévôt va être à son tour un protecteur.

J’ai adoré la scène avec le chef du clan du dragon bleu, un Kirène, Ling Chi, une sorte de « parrain ». Le code de l’honneur, la mise en scène, les dialogues tout est bien travaillé.

J’ai bien aimé certaines expression comme « Celui qui est derrière toute chose » (oups ! plus sûre de l’expression) pour parler de la mort, « Par Celui qui est perdu », « Sakra le Premier-Né règne sur le Chivatt »…

Les décors sont variés même si l’on reste dans la ville. Nous avons deux récits du passé qui viennent donner plus de corps à l’intrigue. Le temps est compté, notre narrateur à sept jours pour trouver la solution. Il ne sait pas à qui se fier. Ceux qui sont dans son camp ne sont pas forcément des alliés.

On a plusieurs rebondissements et la chute finale recèle quelques surprises, dont je me doutais…

J’avoue que le titre et la couverture m’avait fait un peu peur… mais finalement c’était moins « gore » que je ne le présageait… Enfin tout est relatif car il y a de l’action (poursuites, explosions, duels), des meurtres et des bagarres mortelles…

J’ai vraiment hâte de lire d’autres aventures de Daniel Polansky. Mais apparemment je dois m’armer de patience !

A bientôt pour une autre chronique...

Comments

[Licorne]

Oui, nous avons aimé les mêmes choses, j'aurai préféré un peu plus de profondeur à l'intrigue, mais cela reste un bon livre détente avec un anti héros original, un peu trop accroc aux drogues à mon goût, mais cela explique peut-être ces réflexions personnelles qui tournent un peu en rond parfois ! ;)