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L'Atelier de Ramettes
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20 juillet 2016

La fête est finie

Olivier Maulin

Editions Denoël,mai 2016, 239 p.,18,90 €

Mes Lectures Denoël

 

fete fini4e de couv :

Victor et Picot sont deux copains à la ramasse. Le premier passe ses journées vautré sur un canapé à écouter Bach ; le second enchaîne les petits boulots. Ils se retrouvent vigiles de nuit à Lagny-sur-Marne, chargés de veiller sur un parc de camping-cars avec deux chiens récupérés en hâte à la SPA. Mais les deux bras cassés s’endorment dans l’un des véhicules et celui-ci est volé. Ils se réveillent près de la frontière allemande et décident alors de s’installer dans un camping isolé d’une vallée alsacienne où ils font la rencontre d’une jeune fille et de son père, qui avec quelques amis du coin se préparent à l’effondrement de la société. Les deux compères se sentent très à l’aise dans leur nouvelle famille, mais voilà que le «progrès» pointe le bout de son nez dans la vallée : une décharge industrielle et un Center Parc de deux cents hectares menacent de s’implanter sur la lande. Et si la catastrophe attendue était déjà là? Pour la petite bande que va bientôt diriger un «général» très spécial, il est l’heure d’entrer en résistance au cœur de la montagne… Olivier Maulin excelle dans l’art de dénoncer les travers du monde moderne avec une verve et une gouaille irrésistibles. Un roman aussi désopilant qu’intelligent, salutaire par les temps qui courent.

 

Mon Billet :

La fête est finie

J’ai découvert l’écriture d’Olivier Maulin dans « Gueule de bois ». Il y a des choses que je n’aime pas dans son univers et d’autres qui me lassent. Je voulais voir si on les retrouvait dans le reste de ses romans. Je n’étais pas hostile mais sur mes gardes. Pourquoi l’avoir choisi alors ? Parce qu’il y a des choses qui me plaisent dans les sujets qu’il aborde… Et en partie son humour un peu « pourri » qui semble au  premier degré mais qui est plus que ça !

Je ne vais pas comparer ici mes deux lectures, je dirais juste que j’ai préféré. Le côté excessif est moins trash et l’histoire part moins en vrille et en délire alcoolique. (Pourtant en écrivant cela j’ai des flashs du « de gueule de bois » qui me reviennent et un sourire qui étire mes lèvres !) Alcoolisme est une base… les abstinents ne vont pas aimer et les alsaciens vont trouver les descriptions caricaturales ! mais j’adore quand on grossit le trait…

Olivier Maulin nous présente la vie du point de vue d’une bande de branquignoles, de loosers et de laissés pour comptes, des marginaux plus ou moins volontaires que les effluves alcoolisées n’arrangent pas !

Cela donne lieu à des beuveries et des discours  haut en couleur. En découlent des scènes cocasses et délirantes, des rencontres improbables et des voyages imprévus. La vie n’est pas un long fleuve tranquille mais une route à travers la forêt avec des chemins défoncés et des branches basses !

Sous couvert d’humour et de cynisme, dans une ambiance éthylique, on découvre des sujets très actuels.

Les excès et les caricatures couvrent les idées concernant les étrangers par exemple, les clichés racistes qui sont ancrés dans notre langage.

On retrouve aussi les problèmes écologiques, comme par exemple :  quand pour créer une déchetterie ou un complexe hôtelier on dénature une vallée, une région loin de chez nous (mais près de quelqu’un), on réalise que seul les « locaux » et une minorité se bat.

On découvre la perte de métiers ancestraux à cause de l’évolution de la société… et l’industrialisation. Les petites distilleries familiales disparaissent pour laisser grossir les grandes structures aux normes internationales…

Quant à l’humour d’Olivier Maulin ça passe ou ça casse. Je n’adhère pas à toutes ses vannes mais certaines donnent lieu à des scènes d’anthologie. Par exemple :  le Grand d’Espagne  qui mesure moins d’un mètre, cela donne des dialogues assez surréalistes quand on introduit dans la discussion un « géant » qui n’a pas la lumière à tous les étages !

J’ai bien aimé l’idée de « on est toujours le péquenot de quelqu’un. Ceux de la Capitale n’ont pas la science infuse et  ne comprennent pas toujours tout…  là aussi je revois la scène qui  pourrait se conclure par un coup de poing, s’apaiser par un « c’est un parisien », pas besoin d’un long discours.

Olivier Maulin joue avec les contrastes : il prend deux personnages, le grand et le petit. Le petit a un gros chien, le grand un petit chien etc. on est dans le gag plus visuel.

Quand à l’amour, il suit des chemins insoupçonnables. Quand Bach rencontre Schubert … quand…

Entre le début et la fin, toutes les vies vont être bouleversées. Cela m’a fait penser à l’effet papillon…  A quoi ça tient la vie que l’on a ? A un whiskey de trop ou à un pays de l’Europe de l’Est qui  est si pauvre que certains habitants vont se servir en France, au culot d’un homme  ou…  jusqu’où remonter l’enchaînement des événements.

Certains protagonistes vont trouver leur voie et la nature reprend ses droits grâce à la main de certains hommes.

Je remercie les Editions Denoël pour leur confiance.

 

 

Denoel

Chroniqué sur ce blog :

 

B26595

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