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L'Atelier de Ramettes
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25 juin 2016

Aÿmati

Béatrice Castaner

Editions Serge Safran, 2014, 158 p., 14,50 €

la Voie des Indés 2016

Libfly // Serge Safran Editeur

 

ayamati_couv

4e de couv. :

Aÿmati, jeune femme de trente mille ans, vit sur le continent européen. Mära, elle, va naître en Amérique du Nord. Elles sont les dernières représentantes de leur espèce, néandertalienne pour l’une, sapiens pour l’autre. Aucun lien entre elles, à l’exception d’une statuette en ivoire, mais Aÿmati va transmettre à Mära une part de sa compréhension du monde, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, près d’un fleuve. De nos jours, Gabrielle, archéologue française, au coeur du récit, constitue l’articulation entre les deux époques si distantes des deux femmes. Elle travaille en équipe avec Myn, archéologue chinois de renommée internationale, créateur de Salongapan, camp africain de recherches en primatologie. C’est par lui que Mära et Aÿmati seront reliées. À travers différents récits qui s’entrecroisent et s’interpénètrent en miroirs, Béatrice Castaner aborde ici, avec une originalité de construction et une virtuosité d’écriture étonnantes, les questions essentielles de la transmis

Blog Libfly

 

Mon Billet :

Ce mois-ci, la voie des Indés nous proposait deux maisons d’éditions… le hasard des choix et attributions m’a accordé ce roman des éditions Serge Safran. Je remercie Libfly et Les Editions Serge Safran pour leur confiance.

Ce roman m’a attiré, car il parlait de femmes à trois époques différentes et j’étais curieuse de voir le lien qu’allait créer Béatrice Castaner. C’est un roman court mais très dense, peu de temps pour le silence.  Une fois le livre refermé, je pense que l’auteur a tissé plusieurs fils pour que chaque lecteur puisse garder un ressenti différent. J’ai perçu plusieurs pistes mais j’ai gardé celle de « la transmission / la vie », dans cette barre de séparation on peut y mettre les mots avant, pendant, après, le sens  etc. L’héritage et les traces de ces vies vont créer ce patchwork.

La première partie c’est celle du temps de Aÿmati, c’est la plus longue, puisque c’est une sorte de mythe fondateur » et elle est divisée en plusieurs chapitres. C’est cette histoire que les générations futures vont essayer de recréer. Béatrice Castaner nous donne sa version des faits, c’est la puissance de l’écrivain, utiliser ce qu’elle observe pour interpréter sans avoir à apporter de preuve, c’est le côté objectif… il en va autrement pour les archéologues et les historiens !

Aÿmati cette néandertalienne de vingt ans va nous raconter la fin de son clan et sans le savoir de sa civilisation.

Il y a  plusieurs aspects marquants au niveau de l’écriture. Dans sa narration, on va faire des bons en arrière comme pour remonter un ruisseau jusqu’à sa source pour mieux revenir au moment crucial de l’extinction d’un peuple.

D’autre part à travers ses histoires du quotidien, on voit l’importance de la création artistique et la puissance des représentations rupestres. Béatrice Castaner nous fait revivre ce moment où les clans vont peindre dans les cavernes. A travers l’avalanche d’émotions que reçoit en particulier Aÿmati. Début de l’écriture et de la mémoire d’un peuple ? On  y voit aussi la place de l’oralité notamment quand arrive un nouveau membre, on va lui dérouler l’histoire du clan avant de l’inclure son chaînon dans cet enchaînement.

La puissance de la transmission que ce soit en apposant le signe du clan sur le front ou en dessinant les moments forts de la vie des gens Aÿmati va aussi expérimenter la souffrance des pertes, de la mort.  Le deuil, l’introduction du  rituel funéraire pour différencier la mort d’un être humain d’un animal. J’ai aimé cette idée de raconter toute j’histoire du clan devant le corps comme s’il devenait le réceptacle et le dépositaire  de la mémoire. Il y a une part de magie dans la représentation des scènes et des animaux.

Gabrielle, l’archéologue d’aujourd’hui, viendra plusieurs milliers d’années après rechercher les traces laissées par ces clans. On se retrouve aussi au moment de la fin du chantier. Comme un entre deux, un intermède… Juste au moment où ces découvertes vont modifier sa vie.

 La troisième femme, c’est Mara, une génération après nous, on va avoir des réponses à ce qui c’est passé du temps de Gabrielle jusqu’au moment  tragique de la fin de l’expérience à laquelle a participé Mara.

On retrouve aussi cette façon de repartir vers al source pour reprendre le cours des choses présentes.

Qu’est-ce qui lie tout cela ? En partie ce sang qui contient la vie, l’ADN, et la mort…

J’ai beaucoup aimé le côté onirique des ces histoires. Ces trois femmes vont revivre des événements passés dans leurs  rêves  et même si au réveil  rien n’est clair, elles ont ressenti ses ondes du passées. Il y a cette idée qu’un héritage impalpable nous entoure et vient nous visiter pendant notre sommeil. Cela renvoie  à la question  que devient notre esprit après notre mort ?

C’est un roman court avec un rythme très soutenu. On sent une urgence pour chacune de reformuler les moments marquants pour les retransmettre. Trouver un sens et une cohérence aux événements qui se sont mis en marche dès avant leur naissance.

L'épilogue est magnifique !

la voie des indés 2015

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