Les enfants du marais

1 septembre 2012

Georges Montforez

1958, 304 p.

Lu dans le cadre du challenge « Un mot, des titres »

4 e de couv.

Le marais n'est plus habité que par Ragris et Pignolle. L'un, peu gâté par la nature, père de trois enfants, est aigri et malheureux de son mariage ; dans le vin rouge - qu'il n'hésite pas à voler à son ami -, il tente de noyer sa rancoeur, et surtout de se rappeler sa première femme. L'autre, solitaire mais beau, généreux et discret, éprouve un amour secret pour Marie. Ragris et Pignolle ont pour amis le conducteur de train local, un ancien habitant du marais converti en industriel prospère, et un rêveur passif.
Ce premier roman de Montforez parle des petits bonheurs de la vie, d'amitié, de liberté et des espoirs de ces " enfants du marais ", dont l'histoire a inspiré un film à Jean Becker.

Mon billet :

C’est une histoire d’amitié et de solidarité. L’honneur, la dignité et la liberté ont une grande place. Je n’ai pas trouvé Pignolle aigrit comme annoncé dans la 4 e de couverture, c’est plutôt sa femme, qui tient le rôle de la mégère. C’est juste un homme qui se complait dans son état. La pauvreté est au cœur du sujet mais sans pathos. A un moment les garçons ont faim et ils font un constat, ils ne s’apitoient pas.

Chaque personnage qui gravite autour de Ragris et Pignolle est sympathique et attachant.

L’histoire se passe entre le 30 mars 1930 et fin février 1931. Une période de l’Histoire de France très particulière. On est dans l’entre deux guerres, on c’est remis de la première guerre mondiale même s’il reste des séquelles comme la pauvre Adélaïde, une veuve vierge. Ce qui me plait dans les histoires qui se déroulent à cette époque c’est le fait que certains personnages parlent d’avant 1900. ça paraît si lointain et si près en même temps.

Le narrateur nous décrit des personnages de différents milieux avec une nette préférence pour l’authenticité et la franchise du « petit peuple ».

Le personnage qui m’a le plus touché c’est Amédée, perdu dans ses livres et l’histoire de son ancêtre.

Les femmes non pas le beau rôle, à part peut-être madame Mercier. Marthe la bourgeoise qui veut oublier d’où elle vient, Marie qui est fiancé au militaire et qui se laisse approcher par Ragris…

On nous décrit la fin d’une époque. Ce marais qu’on veut assécher, depuis plus de quarante ans qu’ils en parle ça ne saurais tarder… surtout lorsqu’on le voit le marais envahis par la société de loisirs.

On retrouve un peu le thème du paradis perdu. Ils faut rentrer dans le moule de la société du progrès.

Je n’ai jamais vu le film…

Une belle découverte.