Le Parfum des Poisons

18 avril 2020

Claude Rodhain

City Editions, janv. 2020, 269 p., 15,50€

Mes lectures City

4^e de couv. :

Un adolescent en haillons, crasseux, observe sa mère adoptive préparer d’étranges mixtures malodorantes. Il se nomme Pontus, mais son nez très proéminent lui vaut le surnom de « Patate ». Grâce à sa malformation, qui lui donne la capacité de sentir le plus infime parfum à des dizaines de mètres, il est promis à un destin exceptionnel, plein de fougue et d’intrigues. En effet, en pleine « affaire des Poisons », Pontus est repéré par Monsieur de la Reynie, le lieutenant général de police qui l’engage en tant que renifleur personnel de Louis XIV. Ses capacités vont lui permettre de confondre des empoisonneuses, de déjouer des assassinats et de devenir, rapidement, une célébrité. Mais dans les couloirs sombres de Versailles, égorgeurs et manipulateurs aiguisent leurs couteaux. Cet empêcheur d’empoisonner doit disparaître, car dans ce monde cynique et implacable, il n’y a pas de place pour un homme au cœur simple avec un don si dangereux…

Ma chronique :

Un roman historique ça vous dit ? Claude Rodhain nous plonge dans l’entourage de Louis XIV au temps des empoisonneuses. On nous parle aussi de pandémies de tierce et des limites de la médecine et de la politique…

On va découvrir Pontus un enfant né avec un nez difforme, orphelin il est recueilli par une femme qui cherchait de la main d’œuvre gratuite. Ils vivent dans un village du Perche où elle confectionne entre autre des potions jusqu’au moment où elle est dénoncée et jugée. Pontus a eu le temps de grandir, d’observer et d’apprendre avant de voler de ses propres ailes et de quitter se lieu empêtré dans les croyances et les superstitions.

Le roman se présente comme un roman de formation. Après avoir subit la maltraitance de la misère et de la méchanceté il va faire des choix, suivre des chemins, faire des rencontres tantôt bonnes tantôt mauvaises. On découvre la France en pleine famine, puante et souillée, le peuple soumis à de nombreux impôts avec peur des gens d’armes. On va le voir poursuivre sont but aller à Paris.

Commence alors une nouvelle vie à Paris. Son nez sera-t-il une bénédiction ou une fois de plus une malédiction ? Tout dépend d’où souffle le vent. Tantôt il se retrouve en fâcheuse posture tantôt il est encensé. Loin de devenir une bête de foire ses talents olfactifs vont trouver un usage dans certaines enquêtes.

On découvre Paris avec la révolte qui gronde avec le ventre creux. On y voit une révolte des émeutiers dans le jardin des Tuilleries matée par une forte présence des forces de l’ordre.

Quelque soit le milieu la crasse et le manque d’hygiène, semble refléter l’intérieur des gens leur noirceurs.

Ce roman est émaillé de mots recherchés pour mieux plonger le lecteur dans cette époque.

C’est un roman à la troisième personne qui s’attache surtout aux faits et gestes de Pontus. Les chapitres courts ont chacun pour titre une date, un nom, un lieu ou un fait marquant que l’on retrouve dans la narration.

Plus on avance dans l’histoire plus on pénètre dans l’intimité de la cour de Louis XIV. Des intrigants en tout genre. Des mœurs dépravées, tout semble pervertie. Il faut se méfier de tout et de tous. On va suivre cette ascension avant la chute. La vie est parfois bien ironique.

On passe d’une scène à une action dans un rythme assez rapide en nous entraînant dans le sillage olfactif des poisons et autres potions létales.

Peut-on échapper à son destin ? Claude Rodhain a su créer avec Pontus un vrai personnage romanesque. J'ai bien aimé retrouver cette affaire des poisons qui a marqué l'histoire.

Je remercie City Editions de leur confiance.