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L'Atelier de Ramettes
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22 mai 2018

My Bloody Valentine

Christine Détrez

Éditions Denoël, mai 2018, 190 p., 18,50 €

Mes lectures Denoël

B26872

4e de couv. :

Paul n’a pas dérogé à la tradition : passer le mois d’août en Corse, retrouver la villa louée chaque année avec un couple d’amis de longue date, leurs deux fils et Valentine, la petite amie de l’aîné. Mais, cette année, il est venu avec Delphine, sa nouvelle compagne, et ses deux fils adolescents. Joyeuse tribu en apparence qui s’adonne au farniente dans la touffeur de l’été. En apparence seulement, car le terrain est miné pour Delphine. Différence de revenus, de centres d’intérêt, animosité de la toute petite fille de Paul, les souvenirs des étés d’avant avec l’ex planent, et Delphine ne sait pas où poser le pied sans faire de gaffes. Pourtant c’est d’ailleurs que viendra le vrai danger. Valentine a la beauté explosive des adolescentes en fleur. Sexy en diable, elle aimante les regards des garçons et des hommes, bouleversant le fragile équilibre de la maisonnée, jusqu’au drame…

Mon Billet :

Ce roman porte un nom qui  n’est pas anodin et qui évoque bien des choses plutôt dramatiques. Cela met le lecteur en condition.

Le prologue nous laisse dans un état de fébrilité. Que s’est-il passé ? Que va-t-il advenir ? Jusqu’où nous conduira ce suspens ? J’aime et je déteste à la fois ce genre d’entrée en matière car on ne sait pas où se situe ce moment climax dans l’intrigue, et puis cela dévoile un peu l’issu du drame qui va se jouer…  suspens donc…

La première partie commence et c’est comme si on rembobinait la pellicule et on reprenait le film depuis les origines. On va essayer de démêler le vrai, du faux et comprendre à quel moment cela va déraper.

La narration est à la troisième personne mais focalisé sur Delphine. Cela met un peu de distance par rapport à un « je » mais nous n’auront pas les pensées des autres personnages. Nous n’aurons qu’un seul point de vue et du coup le lecteur aura tendance à croire à son interprétation des faits. On découvrira le passé de Delphine, et sa rencontre avec certains personnages et ce qu’elle sait des absents.

Il y est question de famille recomposée, l’absente (l’épouse flouée) a des partisans dans la place, Delphine n’est que l’ombre de cette femme, sans parler des différences financières (elle ne joue pas dans la même catégorie), tous ne sont pas prêts à l’intégrer au groupe, tout est fait de sous-entendus.

Au fur et à mesure que se déroule le fil de l’histoire on sent monter les tensions et le côté malsain de la situation ne fait qu’augmenter. La température et la météo va de pair avec l’exacerbation des tempéraments et des hormones. Plus on approche de l’orage plus les sentiments sont violents. La sexualité joue un rôle important dans cette ambiance tendue.

Sans être dans la catégorie thriller, on a pourtant une ambiance angoissante voire délétère qui s’installe. Tout est dans le détail, un regard, un geste, une attitude, un mot ou un non-dit.

Vu de l’extérieur, on pourrait croire qu’elle se fait des « films » qu’elle laisse son imagination lui jouer des tours, cependant en suivant ses réflexions et le fil de ses interrogations on a tendance à aller dans son sens.

Tout semble faussé depuis le début. Delphine n’a pas vraiment sa place et n’a pas le soutien des personnes qui devraient l’épauler. Elle se retrouve isolée grâce à un travail de sape auquel elle contribue par son comportement. Delphine est consciente de la fausseté des relations, le côté hypocrisie sociale, elle en a la confirmation au moment le plus dramatique.

On a d’une part le problème de Delphine, donc du côté adulte et d’autre part les jeunes qui jouent à des jeux dangereux, ils provoquent le destin.

Il y a un passé, il y a un présent, mais y aura-t-il un futur ?

La fin est terrible, elle met en évidence le côté diabolique de cette intrigue. J’ai détesté mais elle est excellente, oui il y a ces deux sentiments. On reste avec un cri étranglé dans la gorge…

Ce que j’ai beaucoup apprécié c’est la brièveté du roman, 190 pages pour quatre semaines intenses. On ne s’étale pas et pourtant Delphine prend le temps de revenir sur certaines émotions ou ressentis. On sent aussi la routine qui met en place des comportements au sein du groupe. On sent les rouages qui se mettent en place dans la dynamique de groupe.

Il y a comme un paralléisme qui se met en place, on a de groupes les adultes et les jeunes, dans les deux groupes Christine Détrez place un élément perturbateur d'un côté Delphine sage qui ne veut pas faire de vague et de l'autre Valentine qui déclenche des cyclones. Chacune à leur façon va déclencher des tempêtes.

J'ai trouvé le clin d'oeil de Christine Détrez très intéressant, elle va inclure une certaine "Christine" au milieu du groupe des jeunes... C'est presque comme si l'autrice jouait avec ces personnages à : "qu'est ce qui se passerait si..."

Il y a un côté inéluctable on ne peut qu'aller vers la catastrophe avec les éléments de départ (je ne parle pas du prologue).

Je ne connaissais pas cette autrice mais je vais retenir son nom.

Je remercie les Éditions Denoël pour leur confiance.

Denoel

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