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L'Atelier de Ramettes
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2 novembre 2017

Dieu me déteste

Hollis Seamon

Trad. Marie de Prémonville

Éditions La Belle Colère, 2014, 277 p., 19 €

Existe en 10/18

dieu me déteste4e de couv. :

New York, hôpital Hilltop. Richard Casey aura bientôt 18 ans. Comme tous les adolescents, il voudrait faire la fête, draguer, s’envoyer en l’air, tomber amoureux…

Ma chronique :

J’ai acheté ce roman lors de ma dernière visite chez Emmaüs. Je l’ai pris car j’ai déjà lu un roman publié par cette maison d’édition « La ballade d’Hester Day » de Mercedes Helnwein. A cette occasion je m’étais intéressé au catalogue que je trouve très engagé sur des sujets touchant les adolescents. J’avais aussi très surprise par l’effet de la couverture sur le lecteur.

Je n’ai pas regardé la quatrième de couverture pour avoir la surprise. Par contre lorsque j’ai commencé à le feuilleter une fois chez moi, j’ai réalisé que l’histoire débutait le 30 octobre. C’est le genre de détail qui peut me faire changer mon programme de lecture.

Le 30 octobre, je commençais donc  avec l’intention de suivre les dates pour le lire. Ce que je n’avais pas prévu c’est qu’une fois dans l’histoire je n’ai pas pu le lâcher jusqu’à la fin… et oui je me suis couchée tard ! Les événements s’enchaînent et il y a comme une urgence à vivre pour le protagoniste et à le lire pour le lecteur.

Le sujet est très dur. On m’a demandé sur les réseaux sociaux s’il n’était pas trop triste. En fait le sujet est triste mais pas dans la façon de l’aborder. Il y a beaucoup de vivacité et de vitalité. C’est le lendemain que j’ai ressenti de la tristesse, les personnages me manquaient. Il y avait ce sentiment de plus jamais il ne partagera ses sentiments.

Bon les larmes vous montent aux yeux quand vous le lisez. C’est tellement injuste de souffrir et de mourir à 17 ans. C’est un roman écrit à la première personne. Le jeune narrateur est conscient de son état. Il ne se fait aucune illusion. Il le sait, il le sent.

C’est un vibrant hommage au personnel des services de soins palliatifs qui doivent gérer les malades et les familles, sans parler de leur propre vie. On va voir Richard apprivoiser les lieux et les gens du moins essayer.

On va le voir vivre pendant quelques jours, je ne spoile pas c’est dit d’entrée. On pourrait croire qu’en étant en phase terminale c’est de la survie et en fait il va vivre aussi pleinement que possible. Il est jeune, il a des envies et il va  avoir l’aide de personnes qui vont l’aider à réaliser quelques folies d’adolescent quitte à s’attirer des ennuis. Je n’avais pas pensé aux conséquences sur le personnel soignant et sur l’établissement médical. On est aux Etats Unis et les avocats montent vite au créneau.

Ce roman parle de douleur, de maladie et de mort. Il est très touchant car il fait tout pour protéger son entourage et même prévoir leur avenir. Il ne dit pas tout aux gens car il sait que cela ne sert à rient de rajouter de la souffrance à sa famille. Et les non malades ferment les yeux ce n’est pas tout à fait du dénie mais c’est au-delà du supportable d’avouer que son enfant ou un autre membre de sa famille  va mourir. Par contre le lecteur, lui, entend ce que richard pense. On ne sait pas à qui il s’adresse, ce n’est pas un texte qu’il laisse derrière lui et on ne voit pas d’interlocuteur.

Il y a beaucoup de pudeur dans les sentiments. C’est un roman qui parle de la dignité et de l’intégrité du patient dont le corps se détériore. Ce jeune homme nous parle du regard des autres. Etre dans ce service c’est être à l’abri des regards, être entre gens qui sont les mêmes cicatrices. Cependant sortir et entendre le monde bien qu’épuisant est aussi nécessaire.

Richard brûle ses dernières cartouches. Autant vivre à fond ses derniers jours. Ça c’est la théorie, dans la pratique c’est autre chose. C’est en cela que ce roman nous ramène au réel. Il va vouloir faire le fou et tout à coup l’épuisement survient.  Sa mère est la personne raisonnable et surprotectrice, son absence pour raisons médicales va laisser la porte ouverte pour des personnes plus déjantées.

 A travers le regard de Richard, on va découvrir des gens de tous les milieux sociaux et à son contact, ils vont se révéler.

Richard est un adolescent avec un avis tranché sur beaucoup de sujets. Quelques adultes vont lui montrer que tout n’est pas noir ou blanc, que la souffrance des familles peut avoir des conséquences dans le comportement, que chacun réagit comme il peut. Il est question de  compassion.

Richard va bouleverser plusieurs vies par ses actes et son comportement. Il n’est qu’un gamin est parfois il n’a pas la portée de ses actes. Malgré tout ce qu’il vit on lui demande de grandir.

Il nous raconte toutes ses mésaventures avec humour, un humour plutôt noir. Parfois il se fait prendre à son propre jeu, ça lui revient en pleine face et il n’hésite à  nous dire « ben là c’est moi qui ait l’air d’un con » « là j’ai merdé » (ne n’ai pas noté les phrases exactes).

On va même avoir une histoire à la Roméo et Juliette !

Il y a plusieurs rebondissements inattendus qui font que l’histoire n’est pas pesante.

Il y a des moments très touchants comme par exemple lorsqu’il découvre se que contient l’enveloppe de son oncle.

C’est un roman qui parle de la famille. On va découvrir celle de Richard mais aussi celles des autres patients. Chacune à ses particularités.

On a toute la gamme des émotions mais pas de pathos.

Ce roman c’est une vraie claque dans la figure… Il ne laisse pas indemne.

Je voulais préciser que je n’ai jamais accompagné quelqu’un avec un tel parcours. La distance de la fiction m’a permis de sourire à certaines réflexions.

hester

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