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L'Atelier de Ramettes
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23 mars 2018

Le Sang dans la tête

Gérard Guégan

Editions de la Table Ronde, La Petite Vermillon, mars 2018, 205 p., 7,30 €

 

Mes lectures de la Table Ronde

 

sang dans la tête

(petit problème de photo)

4e de couv. :

«En racontant une semaine de la vie de l’inspecteur principal Ruggieri, chaque chapitre correspondant à une journée, Gérard Guégan superpose une enquête et un portrait. L’enquête, qui se déroule en 1980, c’est celle autour de l’assassinat d’un jeune boxeur noir dans les toilettes d’un bistrot, bientôt prolongée par la découverte de cadavres d’enfants vietnamiens dans la cuve de colle d’un atelier d’ameublement. Le portrait, c’est celui de son flic, veuf et joueur d’échecs, qui a des manières bien à lui de se consoler dans l’intimité de la mort de sa femme. Le Sang dans la tête est un roman de l’amour monstre et du racisme qui commence alors à devenir une donnée immédiate de la société française.»
Jérôme Leroy.

 

Anecdote de lectrice :

Au détour de certains romans, je découvre la France de mon enfance. Au temps de notre insouciance nous ne regardions pas la société dans son enfance. Le journal télévisé c’était pour les grands » et nous avions tôt fait de partir dans notre univers d’enfant. Alors parfois je tombe des nues comme si j’avais vécu ailleurs. Pour la lecture,  c’est pareil il y a des pans complet de la littérature que je n’ai découvert qu’à travers des émissions comme « mauvais genre » sur France culture et parce que je suis curieuse.

Lorsque « La Petite Vermillon » m’a annoncé et proposé de découvrir des rééditions de polars des années 80, je me suis dit que c’était une belle occasion  d’approfondir le sujet. Sans parler que c’est une sélection de Jérôme Leroy, je savais déjà que ce n’était pas de l’eau tiède qu’on allait boire !

Je ne sais pas si le fait de voir autant publication à chaque rentrée ou même mensuellement ne vous fait pas réfléchir sur le devenir de tous ses textes. Quel roman passera le cap des 5, 10 ? Qui sera là pour les défendre encore dans 20 ans et plus ?

Je trouve très intéressant que des livre soient republiés, re-traduits, remis en avant par des passionnés.

J’aime chiner et je pourrais retrouver des titres des années 70-80 mais qui choisir ?

Alors j’ai décidé de faire confiance aux éditeurs qui font le travail de fond avec une certaine cohérence ou ligne éditoriale.

Je me demande comment ceux qui n’ont pas connu ses années voient les choses.

Prochainement je vous parlerai de « il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales » de Kââ… tout un programme !

Après ces généralités passons au texte qui nous occupe …

 

Mon billet :

En débutant « le sang dans la tête » on fait un plongeon direct dans le passé. Du côté du sang, de la peur, du racisme, de la violence. Depuis des années l’immigration des anciennes colonies, l’immigration après guerre, l’immigration économique, la clandestinité tout cela avait créé des communautés. Et attisé la haine de certains.

On se dit que certaines choses ne disparaissent pas, sauf qu’aujourd’hui il est de bon ton de lisser tout cela avec le politiquement correct.

Les faits divers sont encore une source d’inspiration comme ici.

Gérard Guégan (que je découvre) n’y va pas avec le dos de la cuillère tout le monde en prend pour son grade. La police n’est pas épargnée bien au contraire.

Ça fume, ça boit, ça dégaine facilement, ça n’y va pas mollo avec les témoins ou pendant l’interrogatoire des suspects.

On est dans un polar alors les travers de la société sont exacerbés et le trait légèrement noircie (enfin j’espère).

Le proxénétisme « familial » et la pédophilie fond partie de la toile de fond. Cela se savait mais personne ne cherchait à enquêter à enrailler le problème.

Le monde du travail n’était guère plus tendre.

Le personnage de l’inspecteur divisionnaire Ruggieri, ne respire pas la joie de vivre, il vit mal son veuvage. Son franc parler ne plaît pas à tout le monde.

Les personnages que nous croisons en suivant Ruggieri sont hauts en couleur. On découvre des intérieurs à l’image de leurs habitants avec leurs manies, leurs obsessions, leur monde clos. Chacun cache ses démons derrière la porte de sa maison.

Ce qui est drôle aussi, c’est que l’informatique, le téléphone portable n’étaient pas là pour informer. C’était d’humain à humain. Chacun son mode de classement.  Alors il fallait savoir les bonnes questions aux bonnes personnes pour essayer de recouper toutes les informations. On tapait les rapports à la machine avec toutes les erreurs de frappe que cela impliquait…

Ce roman comporte deux (vois trois) enquêtes. On découvre la frustration de connaître les coupables et de ne pouvoir les appréhender ou remonter la filière plus que les hommes de main.

La deuxième enquête on suit plus les étapes. L’enquête de terrain, enquête de voisinage, la pêche aux infos, les indics, l’attente…

Et puis il y a les femmes… mais ça c’est un autre programme.

Le seul petit bémol c’est le dernier jour … c’était en trop pour moi… un dernier barouf d’honneur. Une autre facette de la criminalité.

J’ai aimé retrouver certaines expressions ou références qui passeront inaperçues aux plus jeunes. Ainsi que les références culinaires, boeuf carotte, blanquette, sole meunière, et terrine de poisson...

Un roman ou on n’a pas le temps de s’ennuyer et qui se lit d’un trait.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde pour leur confiance.

 

table ronde

 

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