Tuer le père

Amélie Nothomb

2011, 151 p.

4e de couv : « Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur. »

Mon avis : 

Ah ! Un bon Amélie Nothomb !

J’avais été tellement déçu par « Le Fait du Prince » que je craignais ma prochaine lecture.

Mais qu’est-ce que j’appelle un bon Amélie Nothomb ?

Une narration de deux heures sans interruption immergée dans des eaux glauques.

Nous avons une belle narration autour d’une monstruosité. On y retrouve ce qui séduit dans son univers, des êtres hors normes. Des êtres qu’on a envie de haïr, auxquels on ne s’identifie pas Joe excelle dans son domaine et détruit sur son passage tout ce qui peux le rendre aimable, il détruit la beauté du geste. Il entraîne dans sa folie sa victime. On retrouve la relation victime-bourreau très ambiguë.

On retrouve aussi les dialogues à la Amélie. Un besoin de convaincre l’autre de l’énormité de la monstruosité. On a aussi les discussion autour de la notion de paternité, chacun campe sur ses positions.

J’ai failli oublier que c’était Amélie Nothomb qui écrivait mais des piqûres de rappel m’ont sortie de ma rêverie : Que l’arnaqueur soit un Belge, on y  voit la petite touche Nothomb !

« Les langues ont tour à tour leur supériorité.

En l’occurrence, l’anglais l’emporte sur le français : fire dancer, c’est tellement mieux que danseur de feu. Pauvre français de besogneux analytique, qui doit établir un constat d’accident – un complément déterminatif- est-ce un génitif objectif ou subjectif ? Qu’est-ce que la grammaire vient faire entre deux divinités ? C’est l’anglais qui a raison, il faut jeter les deux mots l’un contre l’autre – et qu’ils débrouillent – et aussitôt ils crépitent ensemble. » pp.86-87

J’ai découvert cette fête « Burning Man » démentielle comme l’Amérique peut en produire.

Comment sera le prochain Amélie Nothomb que je lirais ? J’ai dans ma PAL « Ni d’Eve ni d’Adam ». Je vais laisser passer quelques temps…