La forme de l'eau
La forme de l’eau
Andrea Camilleri
1998, 251 p.
4 ième de couv :
A Vigàta, Sicile orientale, pour s'en passer, il s'en passe des choses au Bercail, mi-terrain vague, mi-décharge publique, hanté par les couples en mal de sensations fortes, où dealers et prostituées font leurs petites affaires.
Un type qui trépasse entre les bras de sa dulcinée d'un moment, ce n'est pas monnaie courante mais ça arrive.
Mais lorsque le type s'appelle Luparello et que c'est le parrain politique local, tout le monde s'affole.
La Mafia, les politiques, les autorités religieuses...
Seul le commissaire Montalbano, un homme bourru, flegmatique et terriblement "sicilien ", garde son sang-froid, habitué qu'il est à louvoyer dans des zones grises et glauques où la loi et son contraire ont tissé des liens étroits...
Les différentes images de la femme :
Livia : la femme lointaine sorte de Pénélope des temps.
Adeline : cuisinière et mère sicilienne.
Anna : La femme moderne. Inspectrice sachant ce qu’elle veut. Elle franche et directe.
Ingrid : L’étrangère aux mœurs libres. Fantasme de la blonde Nordique.
Fatma ben Gallud : L’immigrée clandestine qui est contrainte à la prostitution pour survivre. La prostituée tunisienne qui a trouvé un client régulier pour la sortir de sa condition.
Mme Luparello : la femme de tête qui a su donner un héritier et qui soutien son mari dans ses ambitions politiques. Qui laisse les passions à son mari. La femme qui sait tenir son rang. (voir citation).
On a aussi la mère de Pino Catalano qui vit avec et pour son fils.
On a la femme de Saro, Tana, qui s’accroche à son bébé malade et qui protège son mari.
- Référence à la peinture sicilienne.
- Guttuso ( années 40) : un paysan.
- Melli : un paysage du latium.
- Mafai : une démolition ;
- Donghi : 2 rameurs sur le Tibre.
- Fausto Pirandello : une baigneuse ;
Dessins et gravures de Carmassi, Attardi, Guida, Cordio, Angelo Canevari.
Citation :
p. 166-167 « Je ne suis pas sicilienne, je suis née à Grosseto, je ne suis venue à Montelusa quand mon père, préfet, y a été nommé. Nous possédions un bout de terrain et une maison sur les pentes de l’Amiata, nous y passions les vacances. J’avais un ami, fils de paysans, plus jeune que moi. Moi, j’avais une dizaine d’années. Un jour, je vis que mon ami avait mis sur le bord d’un puits une écuelle, un tasse, une théière, une boîte à lait carrée, toutes pleines d’eau à ras bord, et qu’il les observait attentivement. « Qu’est-ce que tu fais ? je lui demandai. Et lui, à son tour, me posa une question : « Quelle est la forme de l’eau ?- Mais l’eau n’a pas de forme ! dis-je en riant. Elle prend la forme qu’on lui donne. »
Mon avis :
Vous vous en doutez bien j’adore !
Je vous le conseille, comme la plupart des Montalbano, même si certains recueils de nouvelles me laissent sur ma faim !
Le hasard de mes lectures m’a conduit de l’Italie à la Sicile, avec des petites sensations de reflet. Par exemple un des héros de « Imprimatur » se retrouve à regarder les pêcheurs sur le Tibre et dans « la forme de l’eau on a une référence à un tableau « Deux rameurs sur le Tibre ». Et d’autres sensations plus diffuses.
Qui en parle ? Prune