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L'Atelier de Ramettes
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15 avril 2020

Il faut sauver Saïd

Brigitte Smadja

Editions l’école des Loisirs, 2003, 93 p, 8 €

Printemps des lecteurs 6e et 5e (je ne connais pas l'année)

Chronique Jeunesse du mercredi

Les choix de Gabriel

il faut sauver said

4e de couv. :

Saïd a aimé le travail bien fait, la langue française et ses richesses, les dictionnaires, la beauté sous toutes ses formes. Il a aimé être un bon élève. Mais c'était avant. Il y a longtemps. Il y a un an. Avant le collège Camille-Claudel, la foule hurlante de ses mille deux cents élèves, le racket, la fatigue, le mépris et la haine de ceux qui veulent tuer tout ce qui est beau. Au collège, Saïd a changé. Ce n'est pas qu'il ne veut plus réussir et s'en sortir. Il le veut toujours, de toutes ses forces. C'est juste que, des forces, il en a de moins en moins. Tout seul, il sait qu'il n'y arrivera pas. Alors il s'accroche à ce qu'il peut : une sortie à Paris au musée d'Orsay, un tableau qui représente des fleurs blanches sur un fond noir, son ami Antoine qui baigne dans la culture, le caractère d'un prof qui ressemble à l'acteur de Mission impossible... Sauver Saïd de l'échec et du désespoir, est-ce vraiment mission impossible ?

 

Ma chronique :

Mon fils devait choisir un livre avant que le collège ferme. Il l’a pris parce qu’il était court … je vous fais la version courte. Il a bien aimé ce roman car le personnage principal essais de protéger son petit frère devenu sourd et qu’il essai de lutter contre certains membres de sa famille. C’est dur et cela ressemble à la réalité, on voit bien les inégalités sociales.

C'est le premier roman de cette autrice que je chronique sur ce blog.

C’est un roman sorti en 2003 et il est toujours d’actualité, je me demande si la situation ne s’est pas encore plus dégradé aujourd’hui. Il n’a pas vieilli, il faut juste rajouter les nouvelles technologies et l’intégrisme.

Ce que j’ai beaucoup aimé c’est que le narrateur Saïd va écrire ce qui lui arrive mois après mois. On va aussi découvrir au fil de la narration une de ses passions, trouver le mot juste dans un dictionnaire et de recopier les définitions.

Nous allons voir les différentes facettes de la vie de Saïd. Sphère intérieure la famille et ses pensées, sphère sociale intime avec le thème de l’amitié et enfin sphère sociale ouverte sur le monde avec l’école.

C’était un bon élève de CM2, il fait partie de la deuxième génération d’immigrés algériens vivant dans une cité en région parisienne. Il a une famille modeste mais avec des règles de vies. Il arrive en 6 ème est c’est un autre monde qui s’ouvre à lui. Il a 10-11 ans et petit de taille. En face de lui des 3 ème de 16-17 ans. Là plus de respect pour les enseignants, plus moyen de travailler sereinement. On va donc voir la violence s’installer dans la cour et dans la salle de classe. La « carte » scolaire essai de garder une certaine diversité culturelle et un certain niveau scolaire. Ce roman dénonce aussi la taille inhumaine du lieu, 1200 adolescents pour quelques adultes, une vraie cocotte minute. Et ce bruit de ruche.

On voit ensuite Saïd à la maison. Là aussi le bruit est omniprésent comme pour éviter de s’entendre penser. La télévision toujours allumée, la vie de famille à 5 dans un appartement. Pas moyen d’étudier, peu de perspective d’avenir. Tout cela est dit par Saïd le narrateur. Juste par petites touches. On va aussi voir les relations au sein de la famille. La place de chacun. L’entrée de la violence et des mauvais comportements. Beaucoup de colère et de frustrations face aux défaillances de la société.

La fratrie met en évidence les différences qui existent entre les sexes et les âges. Saïd va fait des comparaisons entre sa famille et celle d’Antoine…

Nous avons un personnage touchant Mounir, le petit frère de 7 ans qui est devenu sourd d’une oreille à cause d’une otite mal soignée. Et c’est Saïd qui va s’en rendre compte, c’est lui aussi qui va le protéger. Mounir lui a appris à ne pas entendre pour survivre.  Il se plonge dans le seul puzzle que lui a donné Antoine l’ami de Saïd.

Antoine, avec lui on aborde la thématique de l’amitié, mais aussi les différences culturelles. Il habite en périphérie de la cité, il est français de souche, il vit avec son père divorcé… avec lui on voit que pour certains il y a une issu de secours…

Le lecteur se sent parfois démuni face à l’ampleur du drame qui se joue et se demande comment démonter les rouages de cette situation et l’escalade de la violence que nous décrit cet enfant ?

C’est un roman assez sombre qui est illuminé par la présence de certaines personnes. Antoine et son père, Mme Beaulieu qui va résister au harcèlement et aux intimidations, il y a M. le prof de géographie M. Théophile…

Ce roman se termine avec un appel à l’aide. Il suffit parfois de rencontrer une ou deux personnes qui croient en vous pour vous en sortir. Il montre aussi l’importance des enseignants et des adultes.

Lire ce roman pendant le confinement prend encore une autre dimension. En effet si c’est compliqué pour ces enfants en temps normal qu’en est-il aujourd’hui coupé du monde ? Comment voulez-vous qu’ils aient accès au travail scolaire par internet ? Les inégalités sociales ne peuvent que s’accentuer.

Je vous laisse découvrir cette intrigue touchante et révoltante.  Il y est beaucoup question de sentiments et d’émotion.

Il existe un DVD que je n'ai pas vu.

 

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