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L'Atelier de Ramettes
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5 février 2020

Je te plumerai la tête

Claire Mazard

Editions Syros, 6 février 2020, 512 p.   , 17,95 €

Mes lectures Syros

En librairie  6 février 2020

je te plumerai la tête

4e de couv. :

Comment se sortir des griffes du pervers narcissique qui se trouve être votre propre père ? Un thriller psychologique bluffant et nécessaire.

Depuis l'enfance, Lilou voue une admiration sans bornes à son père. Elle ne lui trouve aucun défaut. Depuis que la mère de Lilou est hospitalisée, le duo père/fille est plus soudé que jamais. À la demande de son père, Lilou rentre aussitôt après le lycée chaque soir. C'est lui aussi qui lui a conseillé, pour son bien, de cesser de se rendre à l'hôpital : à quoi bon consacrer trop de temps à cette mère fragile ? Avec tact, les amis de Lilou, qui s'inquiètent pour elle, vont l'aider à appréhender qui est réellement ce père envoûtant, sûr de lui et omniprésent.

Ma chronique :

Je découvre l’écriture de Claire Mazard dans ce roman ado très prenant et poignant. Ce roman s’inscrit dans ce que je nomme le côté engagé des éditions Syros. Engagé sur des sujets de société forts avec la famille en arrière plan. C’est le genre de roman qui me sort de ma zone de confort car il traite de sujets réels qui interrogent le lecteur. C’est le genre de roman que je n’aurai pas lu s’il avait été écrit pour des adultes. Je ne voudrais pas vous effrayer, loin de là. C’est un roman qui devrait être lu par beaucoup de gens adolescents ou adultes.

Ce roman traite du pervers narcissique, depuis quelques années c’est une expression qu’on découvre de plus en plus souvent dans les « témoignages » à l’écrit ou dans des émissions à sensation, voir des films. Cependant on fait référence à des références à des adultes, alors qu’ici il s’agit des relations entre un père et sa fille. L’implication émotionnelle est encore différente.

C’est assez troublant de savoir que le parent qui inspire la confiance et la tendresse et sécurité est en fait le bourreau. Comme l’enfant innocent peut se rendre compte qu’il est façonné, manipuler par celui qu’il aime.

« Je te plumerai la tête… » chanson cruelle qu’on transmet de génération en génération sans penser à mal puisqu’on y associe une gestuelle ludique. Pourtant ici elle prend une autre dimension d’autant plus que le père va la chanter à un moment donné !

Le personnage sur la couverture nage dans la fameuse piscine qui est un des éléments du roman mais il y a l'idée aussi d'eau claire, limpide et d'espace clos sécurisé ce qui contraste avec le texte !

Claire Mazard a une façon de nous raconter cette histoire de telle manière qu’on a du mal à le lâcher. Les chapitres cours, la voix de la narratrice et les ressorts romanesques font qu’on a envie de savoir ce qui va suivre jusqu’à arriver à la fin. J’avoue que j’ai pris des temps de respirations car l’autrice a su maîtriser les crescendos. Elle a joué avec le lecteur avec des montées et des chutes. Il n’y a pas vraiment de scènes où la violence (physique ou psychique) est vraiment visible, c’est là le drame avec les pervers narcissiques c’est qu’ils font ça sous couvert de douceur.

Dans ce roman le doute s’instille petit à petit, la narration vu par l’adolescente crée des zones d’ombre puisqu’elle n’a pas tous les éléments. On ne devine le conditionnement que quelques instants avant elle dans la mesure où c’est de l’ordre de l’impensable pour elle. Dans sa façon de raconter par exemple au début on voit un papa poule et une mère distante. Tout est fait pour qu’elle la voie ainsi et donc qu’elle nous en parle de la même façon. Il faudra attendre qu’elle glisse quelques éléments supplémentaires pour nous faire tiquer…

Quand je dis que c’est un sujet que je n’aurais pas lu dans la catégorie adulte c’est parce qu’en jeunesse il y a des thématiques qui adoucissent le sujet. On va découvrir Lilou dans un cadre différent entourée d’une bande de copains qui vont la soutenir, l’accompagner sans la braquer. Il va y avoir des moments de rire, de tendresse qui vont permettre détendre l’atmosphère. C’est un roman qui s’adresse aux adolescents, ce n’est pas un documentaire.

On va suivre les différentes phases dans le comportement du père, mais aussi les différentes étapes chez Lilou. L’adolescence ce moment ou on affronte les certitudes inculquées par les parents. C’est aussi le moment où on s’isole parfois des groupes d’amis parce que chacun prend un chemin différent et parce que chacun se débat avec ses questionnements. C’est un moment fragile où l’on va craindre que Lilou soit coupée de tout.

J’ai beaucoup aimé toute la partie qui concerne la mère. Je vous laisse la découvrir. Beaucoup d’émotions.  Là aussi on voit Lilou se fragiliser encore plus et glisser. Claire Mazard a su donner à ce personnage « absent » une grande place et une deuxième chance.

Je voudrai parler de certaines scènes du roman qui m’ont révolté, touché, questionné…

La conclusion du roman nous permet d’aller plus loin dans la réflexion.

La vie est parfois étrange juste avant de recevoir ce roman j’ai rencontré une personne adulte qui m’a parlé de sa mère de son attitude toxique et de son comportement dysfonctionnel ainsi que des conséquences sur ses choix de vie, aujourd’hui adulte il a su mettre des mots sur ses maux « ma mère est une pervers narcissique ».

C’est un roman que je recommande aux lecteurs dès l’adolescence. Peut-être certains adultes y verront des réponses à leur mal être.

Je remercie les Editions Syros de leur confiance.

syros

 

 Qui en parle ?

Jangelis

L'Ado accro aux livres

 

 

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