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L'Atelier de Ramettes
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10 avril 2019

Droneboy

Hervé Jubert

Editions Syros, avril 2019, 247 p., 16,95 €

Mes lectures Syros

 

droneboy

4e de couv. :

Un adolescent vit à proximité d’une ZAD, zone de tous les dangers. Le premier polar, explosif et sensible, de Hervé Jubert chez Syros.

Depuis deux mois, dans cette forêt du sud-ouest de la France, des zadistes luttent contre un projet de barrage qui doit ravager une zone protégée. Grâce à son drone, Paul ne perd rien de leur affrontement avec les forces de l’ordre. Mais ce contexte de guérilla est propice aux pires dérapages. La moindre image peut devenir une arme… et son auteur payer le prix fort.

 

Ma chronique :

Je connaissais l’écriture de Hervé Jubert pour son monde imaginaire. J’ai adoré « Magies secrètes » et son monde steampunk. Avec « Droneboy » c’est une autre facette de cet auteur que je découvre. Celle qui nous parle de réalité à travers une fiction, cela se passe aujourd’hui et elle est ancrée dans l’actualité. De plus, on est dans un roman jeunesse, deux éléments qui ont leur importance. Sensibiliser les jeunes lecteurs sur des sujets de société ou renforcer leur opinion, cela donne un texte engagé avec tout ce qui en découle.

Ce titre est en adéquation  avec l’image que j’ai des Editions Syros à savoir ce côté engagé qui propose aux lecteurs de ses poser des questions sur leur société et celle qu’ils voudraient pour demain, tout en la mettant en scène dans de la fiction et en leur laissant leur libre arbitre. Les personnages donnent leur avis pour ou contre, même si on sent de quel côté le cœur de l’auteur balance. Dans une postface "avertissement au lecteur" l’auteur  partager des informations sur le point de départ de cette histoire.

On a donc un lieu que certains veulent protéger et préserver alors que d’autres veulent le transformer pour produire plus et préserver leur exploitation agricole… entre les deux, il y a la politique, l’argent et la loi. On comprend vite qu’il n’y a pas de dialogue possible que chacun campe sur ses positions, pas de compromis possible dans des attitudes extrêmes et diamétralement opposé.

Au milieu de tout cela la vie continue. Hervé Jubert descend son regard à hauteur d’homme. Plusieurs cercles se dessinent.

Les jumeaux,  Jason et Kevin Pradel, représentent les pro-barrage, la testostérone parle avant le cerveau. Ils représentent la milice, le bras armé. Ils forment un clan avec leur père.

Il y a les familles de Paul. Parents divorcés, l’un en ville l’autre dans la forêt, atmosphère tendue. Ici les deux adultes vont faire front commun puisqu’ils ont leur enfant comme point d’achoppement. Le père de Paul lui est garde forestier, payé par l’état et en même temps il est sensé protéger les lieux. Situation ambigüe. La mère elle veut juste que les tensions s’apaisent dans la région car ce n’est pas bon pour les affaires. Ils essaient de jour donc en terrain neutre.

La famille de Manon est du côté de la loi, là aussi on leur demande pas de prendre position. Ce qui n’est pas le cas de leur fille qui elle est en pleine rébellion adolescente et cherche ses propres positions « politiques »

Un autre ensemble ce détache celui autour de l’amitié et des premiers émois amoureux.

Cette génération connectée et avide de technologie, qui voit dans les réseaux sociaux un moyen de dire ce qu’il pense, sans toujours se rendre compte de la portée de ces actes, et des récupérations possibles. Des adolescents avides  de sensations fortes, de sport extrêmes, la vitesse et la spontanéité, provocation/action/réaction. Ils agissent et réfléchissent après. On les suit dans leur quotidien, avec leurs préoccupations par forcément en rapport avec ce sujet épineux. Mais là aussi on a plusieurs points de vue et des attitudes face à la colère qui gronde.

Toutes ces interactions permettent plusieurs niveaux de lecture. Chaque lecteur y trouvera des sujets de réflexion. Le lecteur qui lira cette histoire se reconnaîtra ou son copain.

Le côté suspens de ce roman tiens le lecteur en haleine, se traduit par de l’action, des coups d’éclats et des montées de tensions. On sent dès le début que l’atmosphère est électrique, il va se passer quelque chose, on va au clash. Plusieurs épisodes « dramatiques » vont entrainer les personnages de rebondissement en rebondissement vers le moment fatidique. J’ai aimé comment l’auteur a géré cet instant, le cliffhanger et l’ellipse qui laisse au lecteur le loisir de créer sa scène et être lui aussi actif.

Il y a heureusement de l’humour, comme dans la vie il y a des hauts et des bas et des bulles de bonheur et de l'amour. Les différentes « histoires » vont avoir une conclusion.

« Droneboy » est un roman qui ne laisse pas indifférent, on le dévore.

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance.

syros

 

 

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