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L'Atelier de Ramettes
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9 mars 2019

Comme il pleut sur la ville

Karl Ove Knausgård

Trad. Du Norvégien Marie-Pierre Fiquet

Editions Denoël, 2019, 836 p., 26,90 €

Mes lectures Denoël

 

B26775

4e de couv. :

À vingt ans, Karl Ove s’installe à Bergen. Il est le plus jeune étudiant jamais accepté à la prestigieuse Académie d’écriture et arrive débordant d’enthousiasme et d’ambition littéraire.
Mais rapidement ses illusions volent en éclats. Son écriture se révèle puérile et pleine de clichés, et ses efforts de socialisation se soldent par des échecs cuisants. Maladroit avec les femmes et très timide en société, il noie son humiliation dans l’alcool et le rock.
Puis, petit à petit, l’horizon commence à s’éclaircir. Il tombe amoureux, renonce à l’écriture pour se consacrer à la critique littéraire, plus immédiatement gratifiante, et les premières pierres de sa vie d’adulte sont posées.

 

Ma chronique :

Je ne veux pas lire de livre de plus 500 pages, mais comment résister au dernier opus de Karl Ove Knausgård 837 pages ? J’ai bien fait de ne pas suivre une règle aussi absurde ! Je crois que je me transforme en fan de cet auteur. Je suis en train de voir pour m’acheter les trois premiers tomes de cette série.

L’autofiction est un genre littéraire particulier, chaque auteur l’aborde avec sa personnalité et un but plus ou avoué. Côté lectrice, j’ai toujours peur qu’on nous fasse jouer le rôle de voyeur. Le lecteur navigue entre la sensation d’être dans de la fiction, puisqu’il s’agit d’une vie recrée (l’auteur nous montre ce qu’il veut) et les points d’ancrage dans la réalité. Comme je ne connais Karl Ove Knausgård qu’à travers  ce type d’écrit  et de plus il est norvégien je ne cherche pas à savoir si c’est véridique. Par contre l’auteur à mon âge alors il y a des aspects de la vie en général qui me rappelle cette époque.

Ce que j’aime dans ce roman (et le précédent) c’est son écriture, l’impression d’écouter l’auteur se raconter, dérouler sa pensée avec une grande fluidité. C’est très structuré, il y a important travail d’écriture qui enrichi le contenu. Il dit lui-même qu’il a choisi un roman foisonnant, c’est tout à fait ça ! car c’est ce qui me plait aussi dans ce roman, c’est qu’il fait des commentaires sur son écriture sur les livres qu’il écrit.

Je ne vais pas vous faire des commentaires sur tout le roman… on y retrouve les questions liées à la culpabilité qu’engendrent par exemple : la peur, la colère, l’alcool (dépendance et destruction) et au sexe (pulsions et couple, fidélité)…

Ce qui m’a marqué c’est l’image d’une boucle qui se fermait. Karl Ove revient sur sa terre natale après un voyage en Europe et lorsqu’il va voir son père il n’est pas le bienvenu, vers la fin du roman c’est Karl Ove qui accompagne son père vers son dernier voyage, qui le met en terre. On laisse donc un jeune homme à un tournant de sa vie et on n’a qu’une envie c’est de lire la suite.

La famille avec ses liens complexes qui forgent un caractère et influence la vie est une thématique que Karl Ove développe à travers ses écrits, c’est intemporel…

Ce que j’aime chez cet écrivain, du moins de ce qu’il nous en dit dans ces romans, c’est qu’il avait cette conviction profonde qu’il voulait vivre de son écriture (dans le tome IV on le voyait écrire des poèmes et des nouvelles). On va donc le voir continuer à faire ses armes. Il a un côté jeune prétentieux au début et à la fin il a évolué.

Dans ce tome V, on retrouve certains personnages qu’on avait croisé dans le tome IV, mais ce n’est qu’au bout de quelques phrases qu’on les re-situe ou pas. J’ai toujours autant de mal entre les prénoms masculins et féminins nordiques. J’ai alors remarqué qu’après un an il me restait beaucoup d’images et de souvenirs du tome précédent. C’est donc comme si je continuais une conversation avec un « ami » de longue date qu’on n’a pas revu depuis longtemps. Le temps est une autre des thématiques importante. Étrange sensation, j’ai vraiment accroché à son univers.

A la question doit-on avoir lu les tomes précédents avant d’aborder cette phase de la vie de Karl Ove. Je ne crois pas, cela ne m’a pas manqué pour le précédent. Cependant le tome IV et V sont assez proche dans le temps. Ce sont tout de même des expériences de vies qui peuvent se découvrir de manière indépendante. Projet 2019 m'acheter les trois premiers tomes en édition Denoël  et les lire !

C’est un roman dont le sujet est l’écriture, entre fantasme d’un jeune homme qui se rêve d’écrivain, illusions et désillusions, quand la vie va le confronté à la réalité. Il a un regard sur le jeune auteur qu’il était, il n’hésite pas à parler de ses défauts. On va le voir passer du rôle de critique littéraire à l’écrivain interviewé, ce n’est pas pour autant que sa vie sera plus facile.

Si vous me suivez un peu vous savez que je suis très attachée aux thématiques liées aux éléments, je peux vous dire que ce roman est un régal, suivre ses images qui en découlent, les éléments combinés aux couleurs et à la lumière donne une force supplémentaire aux émotions. Il y a notamment un texte qui vient s’insérer dans la narration qui s’intitule « le feu ». Je pense que ce roman a un fort potentiel pour de la recherche. C’est un texte très travaillé qui donne l’impression qu’il s’agit d’un roman de formation qui aborde des sujets de réflexion autour de l’éducation, l’existence, la famille et la construction de sa vie, le tout avec un travail d’introspection sur ces réactions et les conséquences.

Dans ce roman le temps et la mémoire n’ont rien d’innocent, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Proust Norvégien et qu’il fait référence « à la Recherche ». On découvre ici la fin de la vie d’étudiant. Entrée dans la vie d’adulte qui s’accompagne de la perte du père, une certaine dualité s’arrête. J’ai beaucoup aimé comment il a traité  le passage autour de la préparation de l’enterrement, et le début du deuil. Il reste cependant des choses en suspend comme dans tout décès.

Je remercie les Éditions Denoël de m’avoir laissé le temps de lire ce roman… 

 

Denoel

kokeshi coup de coeur

 

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