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L'Atelier de Ramettes
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25 août 2018

Par la mer et les nuages

Laurent Whale

Éditions Critic, mars 2018, 537 p., 23€

Mes lectures Critic

par la mer et les nuages4e de couv. :

L’apocalypse a eu lieu. La politique, la finance et l’avidité des hommes ont transformé la planète bleue en un dépotoir puant et délétère.

Quelques foyers humains tentent d’y arracher une existence précaire, menacés par des hordes de chiens sauvages et de vagabonds, rendus fous par la famine. Chaque jour, la dégradation de l’air, de l’eau et l’augmentation des radiations changent la vie en un baroud perdu d’avance. Mais nul n’a l’intention de périr sans combattre.

À Pontault et Port Leucate, en dépit de tensions et de conflits internes, deux communautés de survivants entament un ultime périple vers des terres nouvelles et plus accueillantes, de l’autre côté de l’Atlantique ; parmi elles, la famille Costa.

Ainsi commence le long exode, véhiculant les espoirs d’une poignée d’humains résolus.

Cap à l’ouest ! Par la mer et les nuages.

 

Ma chronique :

J’ai découvert cet auteur et cette série grâce à Book en Stock et  « mois de de Laurent Whale». Un mois d’interviews sans filtres entre les lecteurs et l’auteur. Ces" mois de" me font sortir de ma zone de confort et découvrir des auteurs actuels de la littérature de l'imaginaire. C’était le second tome « les damnés de l’Asphalte » que j’avais adoré. Puis ce fut la sortie chez folio de du tome 1 à nouveau coup de cœur. Et voici donc un troisième volet qui nous fait voyager et réfléchir, je suis fan de cette série. Pourquoi je vous raconte cela ? Pour répondre à la question : « puis-je lire cet épisode sans avoir lu les autres ? » Ma réponse est donc oui, car ils sont construits de façon à vivre une aventure, il y en début de volume un « récapitulatif des personnages clés ». Bien sûr dans l’idéal il vaudrait mieux lire les trois volumes dans l’ordre, car de toute façon si vous aimez celui-ci il vous faudra les autres.

Laurent Whale à une façon de raconter le quotidien et les aspirations des membres de ces communautés à la façon des écrivains de roman d’aventure. On est au cœur des événements. On est dans des zones hostiles, il faut savoir se défendre, prendre les armes quelques quelles soient. Moi qui ne suis pas adeptes des armes et des batailles  j’ai vibré en même temps que les protagonistes. On y est on voit, on sent, on ressent.

Lorsque je parle de roman d’aventure, je pense aussi à l’aspect technique. Comment nourrir un groupe ? Comment  le faire dormir ? Comment se défendre ? Comment explorer ? Comment se déplacer ? Toutes les descriptions sont utiles, s’il nous décrit comment sont les lieux ou de quoi se composent les armes c’est parce qu’on va les voir en action.

On est dans une France post-apo , alors il faut être inventif et ingénieux. Ce qui m’intéresse ce n’est pas tant de savoir que telle ou telle pièce va permettre de créer un nouvel engin adapté à ce nouveau mode de vie, c’est de savoir qu’il faudra compter sur la mémoire de certains, de voir comment les vieux documents vont pouvoir servir. La famille Costa a su récupérer et se constituer une bibliothèque utile. Lorsque je vois que dans nos petites bibliothèques de village on ne garde que le récents et peu de livres techniques, je m’inquiète. Aujourd’hui on compte trop sur les serveurs informatiques et les données stockées… mais que ce passera t-il lorsque l’énergie sera rationnée.

L’auteur a fait un remarquable travail de recherche, c’est très documenté comme dans chacun de ses romans.

C’est un véritable roman d’aventure qui nous fera voler dans un dirigeable (en autre) nous fera naviguer sur des catamarans modifiés, etc. comme le titre l’indique « Par la mer et les nuages »

On retrouve la communauté de Pontault, de Port Leucate, du delta de l’Ebro… on découvrira au fil du voyage les stocks d’Hélium en Algérie avant de partir plus loin encore…

La pollution est telle que pour tenter de survivre, il faut refaire le voyage vers « le nouveau monde ». L’Histoire se répète ?

Ce qui est intéressant, c’est de reconstruire des communautés sans commettre les mêmes erreurs du passé. Le partage du pouvoir et faire primer les valeurs humaines dans les prises de décision, ce n’est pas toujours évident. Le facteur humain dans la reconstruction d’une société ce n’est pas comme créer un engin à partir de pièces détachées hétéroclites.

Ce que j’ai aimé dans la construction narrative c’est qu’en début de chapitre nous avons la date, le lieu et l’heure de ce qui va se produire. Il ya aussi des extraits de documents du style articles de journaux d’une autre époque. Cela débute par le mois de septembre 2107  Jour 1… Et là il y  une sonnette d’alarme qui s’allume dans ma tête de lectrice, mon fils aura 100 ans ! Oui, Laurent Whale nous parle de demain… on reconnaît encore des éléments de notre époque, cela donne au récit quelque chose de plus fort encore.

Ce que j’aime aussi dans cette série c’est que l’on n’est pas dans le jugement, mais dans le constat. Il n’est pas dit clairement c’est de notre fautes gens de 2017 si on en est là, il nous laisse tirer nos propres conclusions. A chacun sa prise de conscience ou pas. Ce n’est pas un roman moralisateur, c’est un roman de l’action, il faut agir pour survivre à la pollution, aux pénuries en groupe. On voit d’autres modes de survie différents plus tournés vers la violence. Certains personnages  on un côté visionnaire et idéaliste tout en étant pragmatiques.

Ne vous y trompez pas il y a l’aspect technique, l’aspect politique (vie de la cité) mais ce sont les relations humaines qui sont au cœur de tous ces efforts. La vie, la mort, l’amour et l’amitié, les émotions restent des sujets primordiaux pour ne pas retomber dans la bestialité. La réflexion, les dialogues, les discussions, la communication  et le partage sont là pour faire avancer les choses chez l’être de parole.

Vous l’aurez compris une nouvelle fois j’ai été conquise. A vous de vivre l’aventure avec la famille Costa, mais rien à voir avec les croisières Costa !

Je terminerai par une petite anecdote personnelle. J’ai rencontré Laurent Whale au Barcarès (près de Port Leucate) sur le Lydia, bateau ensable transformé en salle de spectacle, c’était pour le festival du roman d’aventure. Et l’auteur correspondait vraiment à ses récits, aussi spontané que ces écrits.

Je remercie les Éditions Critic pour leur confiance.

 

critic logo

 

kokeshi coup de coeur

étoiles s'en balancent critic    damnés mitraillette

 

NB : J’aime aussi une autre série très différente de Laurent Whale « Les rats de poussière » dont j’ai lu « Good bye Billy »

goodby billy critic

 

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