Paul Beorn

Milady fantasy, 2017, 665 p., 7,90 €

 

Book en Stock / Milady

 

spetième guerrier mage

4e de couv. :

J’ai pillé, brûlé, tué. Puis j’ai déserté l’armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre... Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d’un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j’irai jusqu’au bout. Mon nom, c’est moi qui l’ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.

 

Mon billet :

J’ai reçu ce livre pour participer au mois de Paul Béorn sur Book en Stock (tout le monde peux participer !). Un mois assez chaotique dans ma vie personnelle. Du coup ce livre a encore plus de valeur positive à mes yeux.  C’est cela aussi la lecture, il y a le texte, la rencontre avec le lecteur et les influences extérieures indépendante de la volonté de tous les participants. Je ferme la petite parenthèse de lectrice.

C’est un roman fantasy très prenant, car il joue avec des contradictions. Un ennemi qui devient le capitaine de paysans qui doivent combattre une armée quasi invincible. David contre Goliath !

Le même personnage nous apparaît comme déserteur et en même temps comme un capitaine…

Ce personnage principal, narrateur à la première personne est très spécial. Il a un problème de place dans la société quelque soit le lieu où il est. Ce problème d’identité est en partie dû à son passé et à sa perte de mémoire. Qui est-il vraiment ? C’est la question que l’on se pose tout au long de cette histoire. Il est question de nom. Il a le nom de naissance, le nom qu’on lui a donné plus tard et enfin le nom qu’il se choisi pour vivre libre.

Quant est il des autres personnages ? On a plusieurs personnages qui ont frôlé la mort. Ils vivent une nouvelle vie, comme un sursit. Mais chacun va se reconstruire différemment. C’est très intéressant ce rapport à la deuxième chance.

La gente féminine tient un grand rôle dans ces aventures. Elles ont une grande force de caractère qui les rend intéressantes. Sans parler du pouvoir « sexuel » … je reviendrais plus tard sur cet aspect.

Nous allons découvrir une multitude de personnages qui vont former le chorus en arrière plan. Des hommes et des femmes qui vont se surpasser. Il ne faut jamais négliger le potentiel de la cinquième colonne !

La mémoire est un sujet très important de cette narration. Le psychisme est parfois déconcertant.  Le problème de mémoire de notre héros est très important car cela débouche sur une quête de soi.  C’est un véritable voyage initiatique que va faire Jal. Il va non seulement essayer de découvrir qui il est en tant que personne et comment appréhender les subtilités du don qu’il a développé. Généralement ce genre de héros a un mentor qui va le guider et l’aiguiller. Ici il va avoir deux voies/voix parallèles, il va aller de l’une à l’autre. D’une part dame Rikken (qui ne détient que quelques réponses) et de l’autre « le maître »… deux personnes dont il se méfie plus ou moins. Le rapport de confiance entre maître et disciple est ici presque inexistant.

Avec ce roman de plus de 600 pages on va ressentir toute une vaste palette d’émotions. Il  y a de nombreux rebondissements, des retournements  de situations, des dérapages contrôlés par l’auteur mais pas par les personnages ! Il ya un équilibre entre réflexions et actions, car le personnage est  dans un perpétuel questionnement et en même temps il  est très réactif. Il y aussi tout ce qui touche aux stratégies militaires. Nous avons par exemple toutes ses réminiscences du passé à travers les interférences mentales qui sont comme des « leçons d’un maître de guerre ».

La mort omniprésente, le danger permanent,  la destruction et la violence, tout cela est contrebalancé par de l’humour et des allusions sexuelles, qui allègent les tensions. Cette façon de dédramatiser permet au lecteur de souffler un peu, de faire des paliers de décompressions. J’ai beaucoup apprécié ses montées de pression avec la petite soupape…  nous avons par exemple le héros qui se retrouve tout nu à devoir donner des ordres, ou avec une dame en train d’assouvir ses pulsions sexuelles et en même temps se demander comment sortir de ce mauvais pas… ce genre de situations paradoxales…

 Dans un premier temps j’allais dire que des quatre éléments c’est celui du feu qui est prédominant. Il est souvent lié à la destruction, mais après réflexion ce sont les quatre éléments qui se complètent et s’associent pour permettre aux protagonistes d’aller de l’avant. La vallée calcinée par la grande armée. Notre héros qui renait presque de ses cendres tel le phénix. Jal va faire plusieurs tentatives avant de l’utiliser.

 La présence du feu est aussi mise en avant avec le rapport à l’eau. Jal vient d’un peuple de bord de mer, on est ici dans un peuple de la forêt, la rivière Torkel tient un rôle important pour dame Rikkel. Sans parler de la partie souterraine et de voyage qui fait penser à une renaissance avec une sortie dans la vallée en apnée. L’eau c’est  la vie… et parfois la mort je pense notamment  à l’île et son isolement, l’eau et la terre…

La terre représente les « racines » qui forgent le caractère des personnages. Dame Rikkel et sa farouche volonté de garder sa terre et son peuple intact, sauf.  Les étrangers ne vont pas avoir le même rapport jusqu’au moment où… et puis c’est Paol qui se sert de la terre lorsqu’il utilise son pouvoir…

L’air, le vent  vont permettre de déclencher des tempêtes… mais je n’en dirais pas plus. L’air transporte les sons et les odeurs et donc jouer un grand rôle.

La part de magie est très prenante car le narrateur ne la maîtrise pas vraiment puisqu’il lui manque qu’elles clés. Ce que j’ai aimé c’est comment il introduit à la magie existante grâce à son don ce qu’il a appris aux contacts des autres. Le côté intuitif et la force que lui donnent les liens qu’il crée avec les autres… les révélations qu’il a/ qu’on a à la fin finissent de donner les tenants et les aboutissants de certaines actions.

La religion aussi a une place importante dans la vie des habitants de cette vallée et dans l’histoire…

Ce que j'ai aimé dans ce roman c'est qu'on a pratiquement toutes les réponses à la fin...

J’arrête là pour éviter le risque de trop en dire. Vous l’aurez compris j’ai succombé au charme  de ce roman. Il fait partie de ces romans dont une fois le livre fermé on continue à être avec les personnages.

Ce mois de Paul Béorn se termine bientôt sur book en stock mais je pense bien découvrir d’autres facettes littéraires de cet auteur.

Je remercie Les vénérables de  Book en Stock et les éditions Milady pour ce partenariat et cette découvertes.

 

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