Vingt-quatre heures dans l’incroyable bibliothèque de M. Lemoncello

Chris Grabenstein

Trad.  Anath Riveline

Éditions Milan, oct. 2017, 310 p., 13,90 €

Masse Critique Babelio / Editions Milan

4e de couv. :

Imagine une  incroyable bibliothèque, pleine de jeux et d’objets fous et futuristes. Tu aurais envie d’y aller, non ?

Kevin Kevner va non seulement y aller, mais s’y retrouver enfermé !

Pour en sortir une seule solution : résoudre des énigmes et des rébus tous plus dingues les uns que les autres !

Mon Billet :

Lorsque j’ai vu ce roman dans la liste de Masse Critique, je me suis demandé pourquoi je ne l’avais pas encore lu. J’étais persuadé qu’il s’agissait de réédition pour la sortie du film (photo sur le bandeau), mais en fait j’ai dû confondre avec un titre car celui-ci date d’octobre !

Avec un titre pareil c'était forcément un livre pour moi !

On fait tout de suite le parallèle avec « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl, d’ailleurs ce roman et « Charlie et l’ascenseur de verre » sont cités plusieurs fois. Une chose est de mettre des enfants dans une fabrique de chocolat et une autre de les placer dans une bibliothèque, gourmandise/savoir. Alors pour que ce soit plus crédible et donner un petit côté fun on y ajoute des jeux et des gadgets électroniques (ordinateur, tablettes, hologrammes, écrans géants et domotique…). Les jeux électroniques viennent en complément aux jeux de société, qu’il s’agisse de jeux de plateaux ou grandeur nature. Les énigmes font appel aux connaissances, au moyen de recherche (numériques ou papier) mais aussi à l’imaginaire et aux relations humaines.

L’histoire se passe aux USA, elle pourrait presque avoir lieu  ailleurs, cependant l’utilisation des références Dewey ne sont pas vraiment connues des jeunes utilisateurs en France. Bien que les bibliothèques soient équipées de ce mode de classement. Les utilisateurs ont plutôt tendance à se diriger par secteur « rayon philosophie » « géographie » « histoire » « mathématiques » « animaux ». C’est souvent la bibliothécaire qui vous indique où se trouve tel ou tel côté. On sait aussi qu’on est dans un pays anglo-saxon en se basant sur les références littéraires, sans parler du côté historique.

Nous avons donc douze enfants de douze ans qui ne sont pas tous habitués des bibliothèques puisque la ville est restée de je sais plus combien d’années sans bibliothèque municipale… Ils allaient dans celle de leur collège me direz-vous !

Cette médiathèque est un rêve pour les gens comme moi… une salle par code Dewey ! Sans parler des hologrammes et autres écrans qui vous permettent de voir des créations visuelles.

Voilà donc les lieux, grands et fabuleux.

Douze enfants de douze ans choisis suite à un concours. Douze personnalités différentes. Après une soirée mémorable. On leur propose de jouer, le gagnant se verra passer une année dans les publicités de la société de jeux Lemoncello. Aïe ! Un jeu d’élimination ! Non pas tout à fait. Il y a ceux qui ne veulent pas continuer l’aventure et ceux qui perdent tout de suite, on n’a pas le temps de s’y attacher. On se retrouve rapidement avec le noyau dur.

C’est un roman basé sur le huis clos. Des enfants encadrés (ou manipulés) en coulisse par des adultes qui doivent faire leurs propres choix en fonction de leur caractère. On retrouve ceux qui sont prêts à tout pour gagner quitte à pousser les autres à la faute, et ceux qui ont l’esprit d’équipe « l’union fait la force ». Entre les deux les influençables, les timides, les motivants, ceux qui suivent les règles et les tricheurs… on ne parle pas d’intelligence.

Ce n’est pas tout de parler de bons et de méchants… il faut résoudre des énigmes, trouver des indices. On a parfois l’impression d’une chasse au trésor mais c’est bien plus, car il y a plusieurs pistes qui peuvent emmener vers la solution. C’est selon l’approche de chacun. Parfois certaines pistes conduisent à des culs de sac ou à de mauvaises interprétations.

Ce que j’aurais aimé et qui n’était pas le postulat de départ du roman, c’est plus d’interaction. J’aurais aimé des schémas, des cartes, des illustrations, et d’implication dans les énigmes, pour être plus au cœur de l’aventure. Même s’il y a plusieurs énigmes qui ne sont pas à notre portée. Ah là là ces lecteurs exigeants.

J’ai beaucoup aimé le fait de connaître les raisons et les motivations de Lemoncello et son équipe. En effet derrière chaque énigme et étape il y a un événement du passé de M. Lemoncello. J’ai aussi adoré quand Kevin ou les autres reconnaissent un des jeux auxquels ils jouent en tant normal. Le temps se manifeste par le présent, par  les souvenirs passés, par l’Histoire ou  par le compte à rebours. Avec les petites accélérations lorsque des défis sont proposés. Tous ces « temps » donnent un rythme à l’action et à l’histoire.

On s’attache à certains personnages alors qu’on est vite rebuté par d’autres (là c’est complètement subjectif), dans l’ensemble il y a beaucoup de valeurs positives qui sont mises en avant. Il y a des moments touchants ou tendres. J’ai beaucoup aimé le côté amitié, complicité, complémentarité, ainsi que l’idée de seconde chance. J’ai aussi apprécié que les personnages évoluent même si à peine plus de vingt-quatre heures les séparent du point de départ.

Après cette lecture on ne voit plus la bibliothèque de la même façon !

J’ai hâte découvrir le prochain épisode en 2018 ! Ahhhh! il y a la première page pour titiller notre curiosité !

Je remercie Babelio et les Éditions Milan pour cette découverte.