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L'Atelier de Ramettes
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5 janvier 2017

Petit Pays

Gaël Faye

Editions Audiolib, vov 2016, 5h40 d’écoute. 20 €

 

Mes “lectures” Audiolib

petit pays audio

4e de couv. :

« Au temps d’avant, avant tout ça, avant ce que je vais raconter et le reste, c’était le bonheur, la vie sans se l’expliquer. Si l’on me demandait "Comment ça va ?" je répondais toujours "Ça va !". Du tac au tac. Le bonheur, ça t’évite de réfléchir. C’est par la suite que je me suis mis à considérer la question. » - G. F.
Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l’harmonie familiale s’est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d’Afrique centrale brutalement malmené par l’Histoire. Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d’orage, les jacarandas en fleur… L’enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.

Gaël Faye

Mon Billet :

Voilà donc le fameux roman dont tout le microcosme des chroniqueurs et des journalistes parlent depuis cet été. C’est dont avec un peu d’appréhension que je vais découvrir cette histoire en audio. Pourquoi appréhension ? Quand un livre est trop encensé on se demande encore plus si on peu ne pas aimer !

Quels  sont les petits plus de la version audio :

. C’est l’auteur  en personne qui lit son propre texte et qui donne l’intonation et l’accent qu’il veut et sur ce qu’il veut.

. On a des extraits musicaux et des bribes de chants qui nous transportent au Burundi.

. Une interview de l’auteur  nous donne quelques informations sur son travail d’écriture et sur la part de lui-même dans la vie de Gabriel.

 

Je ne connaissais ni la voix de l’auteur, j’ai évité le battage médiatique, ni la musique alors j’ai fait de bonnes découvertes.

J’ai beaucoup aimé que le narrateur se remette dans la peau du garçon de 11 ans pour donner un point de vue différent de celui que ferait un adulte. Bien sûr, c’est un exercice de style ce travail de réécriture puisque le narrateur est un adulte de 33 ans qui reparle de ce qui c’est passé pour comprendre son présent. On ne peut s’empêcher de superposer l’auteur au narrateur.

Je comprends qu’il ait reçu le prix Goncourt des lycéens. C’est un texte qui a dû les toucher. Cette histoire bien sûr parle de guerre entre ethnies. Comment expliquer des massacres et des génocides entre voisins ? ça parle de l’absurdité de ces guerres qui ne devraient plus exister et qui pourtant déchirent des nations. Colonialisme, métissage, rien n’y fait. L’Afrique est un continent avec de nombreux pays et peuples, nous avons tendance à parler du continent comme d’un seul pays, alors que nous savons que nous européen ne sommes pas une seule entité ! La réalité est bien autre.

La mère Rwandaise « Tutsi » est une réfugiée au Bénin. Elle a déjà subit un premier génocide et elle se retrouve avec des insultes et tous les soucis de quotas… Elle va revivre l’enfer !

Gaël Faye sait parler des différents points sans tabous, il montre la hiérarchisation, voir le racisme qui existe entre les communautés.

C’est un témoignage poignant que celui de cet adulte qui vit en Europe avec un mal être qui vit avec son passé, ce passif qui l’empêche d’avancer.

Une phrase m’a marquée, « prologue », lorsque le narrateur voit un reportage à la TV sur les réfugiés, oui parce que l’Histoire se répète avec d’autres. Il dit qu’il voit le réel mais que ce n’est pas la vérité. «[ Ces images] disent le réel mais pas la vérité ». On ne sait pas ce qu’ils ont à l’intérieur d’eux, ce qu’ils ont vécu et subit. Le paragraphe est très fort.

Je n’ai pas pu m’empêcher de faire un lien avec « Les grands » de Sylvain Prudhomme lorsqu’il est question de politique et d’élection.

Plus l’histoire avance et plus la violence et la douleur augmente. Il y a un crescendo jusqu’au climax. On est avec cet enfant au milieu de la tourmente, l’angoisse et la violence.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Mme Ekonopoulos  (version phonétique) qui va l’initier à la lecture pour essayer de survivre et rester humain, pour comprendre des choses.

Vous l’aurez compris j’ai succombé au charme de cette façon de conter l’horreur vécue par Gabriel et les siens. Et j’ai peur que nous ne soyons pas à l’abri…

Je remercie les Editions Audiolib pour leur confiance et cette découverte.

audiolib

Capturer% rentrée 2016

 

 

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