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L'Atelier de Ramettes
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19 décembre 2016

Un paquebot dans les arbres

Valentine Goby

Actes Sud, Août 2016, 272 p., 19,80€

Lu dans le cadre des « Les matchs de la rentrée littéraire 2016 Priceminister-Rakuten ».

 

paquebot

4e de couv. :

Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l’enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d’Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le coeur battant de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession. En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à solliciter la médecine.
À l’âge où les reflets changeants du fleuve, la conquête des bois et l’insatiable désir d’être aimée par son père auraient pu être ses seules obsessions, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, et préserver la dignité de ses parents, retirés dans ce sanatorium – modèle architectural des années 1930 –, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.

 

Anecdote :

J’ai choisi ce roman dans les livres sélectionnés pour « Les matchs de la rentrée littéraire 2016 Priceminister-Rakuten ».

Il y a dans ce roman des événements qui sont entré en résonnance avec ma vie comme cela arrive parfois en lisant un livre. Du coup, ma lecture a été plus longue que prévue et ma chronique aussi… Alors que c’est une histoire qui nous happe !

Ma Chronique :

Valentine Goby aime les sujets forts. Des sujets qui touchent au corps et à l’esprit. Ici le corps est  en souffrance  et va avoir des répercutions sur toute une famille et au-delà du cercle familial. Il y a la déchéance du corps, les non-dits autour de la maladie, les choix, envie de vivre, la mise en parenthèse de la vie…

Valentine Goby met le doigt sur un paradoxe. On sait détecter la maladie, on sait même la soigner à cette époque là, mais voilà ça coûte cher et tout le monde ne peux avoir droit aux soins et aux nouveau médicaments. On est dans la France des années 50-60. On peut s’empêcher de penser aux premiers traitements du sida , et autres maladies qui aujourd’hui encore ne sont pas éradiquées partout.  

La maladie du père va se transmettre à la mère et c’est toute la famille à la mère c’est toute la famille qui va être détruite.

En parallèle de cette situation on a le personnage de Matilde la cadette, celle du milieu, celle qui n’est ni l’a grande ni la petite. D’autant qu’elle remplace un garçon mort et qui va jouer le rôle de remplaçante allant jusqu’à façonner son corps pour être « le p’tit gars » de papa. Elle est en admiration devant son père.

A l’ainée on a attribuée le rôle de la fille parfaite qui doit faire sa vie hors du cercle, ce qu’elle fera volontiers. Quand au petit dernier on lui demande de ne pas prendre de place et de ne pas faire d’histoire.

D’autre part on a la mère qui n’a d’yeux que pour son mari et qui se décharge de son rôle de mère sur cette Matilde.

L’histoire que nous la narratrice est celle que Matilde lui a racontée  cinquante ans après sur les ruines du sanatorium, sur les ruines de sa vie.

Il y a des passages qui prennent aux tripes, qui nous révoltent. Il y a de l’espoir de la vie au milieu de la débâcle. Car il y a la jeunesse, l’envie de vivre les bonnes rencontres.

On  va sortir aussi du cercle de la maladie pour suivre l’actualité du pays qui est aussi dans une période sombre où le sang coule aussi à flot. Il n’y a pas que l »es tubards » qui se vident de leur sang. Il y a la guerre d’Algérie, les attentats, le racisme… « Et au milieu coule la seine » comme dans le poème de Guillaume Apollinaire. La Seine est très présente dans ce roman et je n’ai pu m’empêcher de me souvenir  du poème « sous le pont Mirabeau » qui se termine par :

« Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure »

Ce roman nous parle aussi de mots de mots qui entourent la tuberculose, de la médecine, la pauvreté et la guerre. La petite Matilde va les apprendre au fur et à mesure.

Très beau roman.

Je remercie Les matchs de la rentrée littéraire 2016 Priceminister-Rakuten et j’espère que Valentine Goby gagnera.

matchs rentrée 206

paquebot compo

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