Le village
Emmanuel Chastellière
Editions de l’instant,2016, 324 p., 18,50 €
9782930853017
Lu dans le cadre du 15/15 de Book en Stock
Une jeune fille se réveille un matin dans une demeure inconnue.
Livrée à elle-même au cœur d'un village aussi étrange que désert, privée de ses souvenirs, elle va bien vite se rendre compte que les secrets de son passé sont liés à ceux des anciens habitants des lieux.
Pour se défaire de ces liens invisibles et espérer quitter ce village aux allures de prison hors du temps, elle va devoir raviver les cendres d'un bûcher centenaire...
Mon billet :
La couverture de Marc Simonetti est juste sublime et elle nous plonge directement au cœur de l’histoire.
{Petite digression…} Ce roman est une vraie surprise. J’étais partie avec l’idée d’un roman fantasy et finalement c’est un roman Fantastique (dans tous les sens du terme). Au début, j’ai eu l’impression d’être dans un épisode du « prisonnier » ou de « chapeau melon et botte de cuir », où il est question d’un village fantôme qui n’existe sur aucune carte et où si passe de drôle de choses. C’est un thème qui est présent dans ces deux séries. Et là vous vous dites que j’ai de drôles de références, zut ça trahit mon âge ! Bon très vite cette sensation a disparue. D’autant qu’on suit une histoire avec une amnésique et de l’autre une histoire plus moyenâgeuse. {fin digression}
Mon esprit est ensuite partie vers les références littéraires autour des contes de fées et de la « littérature jeunesse » classique. Avec Alice « de l’autre côté du miroir », les enfants perdus de « Peter Pan » le troll sous le pont, Hansel, les ronces autour du royaume de la belle au bois dormant etc… Avec toujours un côté sombre. C’est fou comme le lecteur peut partir à cent mille lieues du texte de l’auteur !
J’ai été très sensible à l’idée de renaissance, que ce soit la jeune fille blonde qui a perdu la mémoire et qui est dans une maison qui ressemble à une matrice ou la scène du couloir , du souterrain noyé dans l’eau.
Pour ceux qui me suivent vous imaginez bien que toute la thématique de l’eau m’a énormément intéressée, notamment vers la fin mais là je ne vous dit rien pour ne pas spoiler…
On a d’un côté l’histoire des adolescents prisonniers du village et de l’autre dans l’interlude la genèse de la malédiction… On commence par un certain équilibre entre les deux puis on a un déplacement complet vers les adolescents et leurs liens très particuliers (hiérarchie, mensonges) . On va de surprise en surprise, d’un rebondissement à l’autre. On a des scènes d’action et d’autres plus intimes. Nous avons aussi une jolie galerie de portraits avec de nombreuses variantes…Qui dit groupe d’humains dit passions et trahisons.
Vous l’aurez compris Emmanuel Chastellière ne se contente pas d’une simple histoire, il nous balade dans son étrange village…
Les derniers chapitres m’ont laissé comme un arrière goût amer. C’est le genre d’histoire qui vous hante bien après avoir fermé le livre !
Je remercie « les éditions de l’instant » et Book en Stock pour ce 15/15 qui m’ont fait découvrir Emmanuel Chastellière, un auteur à suivre. Et je me souviendrais de ce livre comme le livre qui a subit toutes les grèves et autres inondations entre la Belgique et la France !
Je vous conseille fortement d’aller lire les interviews sur Book en stock, car il y a des choses dites là-bas que je ne redis pas ici ! Et vous aurez les liens d'autres lecteurs !