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L'Atelier de Ramettes
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29 juin 2015

« Puissions-nous être pardonnés »

A. M. Homes

Trad. Yoann Gentric

Actes Sud, coll. Littérature, Lettres Anglo-Américaines, mai 2015, 592 p., 24€

 

Les explorateurs lecteurs.com

puissions-nous

Anecdotes :

Merci à ma copine Florel qui m'a embarquée comme binôme dans une aventure littéraire... Nous devions lire le même livre en même temps et le chroniquer... Oui mais le livre c'était un livre surprise choisi à partir d'un questionnaire !!! C'était quitte ou double. Là on vous annonce que c'est un pavé... et le facteur qui n'apporte pas le livre assez vite et vous avez d'autres livres qui arrivent en même temps et vous vous dites dans quoi je me suis embarquée... je vais j'amais y arriver et puis il faut écrire une chronique... avec un peu la pression de la première fois... Finalement nous y sommes arrivées ! Nos chroniques ont été validées !!!

4 e de couv. :

Historien spécialiste de Nixon, Harold Silver a passé sa vie à observer son arrogant et belliqueux cadet George, magnat de l’industrie tv, se bâtir une vie cossue dans la banlieue de New York et n’est que trop au fait du tempérament explosif de son frère. Le jour où George perd totalement le contrôle, la sauvagerie de son geste est telle que tous deux se voient projetés dans des vies radicalement nouvelles.
Du jour au lendemain, Harry se retrouve en charge d’une nièce et d’un neveu, auxquels viendront bientôt se greffer un orphelin pour le moins excentrique et un couple de retraités farfelus. Tandis qu’il s’emploie à fonder cette famille d’un genre nouveau, Harry, héros malgré lui, navigue dans la tempête avec une intelligence des autres salutaire et, ce faisant, trouve le chemin de lui-même.
C’est avec un humour décapant capable d’électriser les moments les plus sombres d’une tragédie familiale qu’A. M. Homes,storyteller et dialoguiste d’exception, confronte ici des personnages profondément meurtris à l’impérieuse nécessité de survivre aux épreuves que leur réserve l’existence pour se reconstruire durablement.

 

Ma chronique :

J’ai découvert ce livre en ouvrant le colis des explorateurs de lecteurs.com et sans hésitation je suis partie à l’aventure dans l’univers de cet auteur que je ne connaissais pas.

Mes appréhensions face à l’inconnu se sont vite envolées lorsque j’ai découvert l’écriture et l’humour de cet auteur. Ce roman est conçu sans chapitres avec juste des sauts de ligne pour passer d’une action à une autre, d’une pensée à une autre. Cela crée une sensation de maillons qui forment une longue chaîne.

Prenons la situation de départ, un professeur d’histoire à l’Université, spécialiste de Nixon, issu d’une famille juive avec tout ce que cela véhicule comme thématique. Nous sommes dans un milieu social où les apparences, les preuves de richesse et de réussite sont gage de bonheur. Tout semble stable, harmonieux et équilibré.

Un petit dérapage et voilà sa vie bouleversée et ces certitudes mises à mal, il est déstabilisé. Ce déséquilibre précipite Harold dans une spirale en chute libre. Pendant un instant, je me suis dit plus de cinq cent pages sur les catastrophes en chaîne cela aller devenir lassant. Mais petit à petit on se rend compte que dans cette descente en enfer il y a des remontés à la surface avec toutes les modifications qui s’imposent et les paliers de décompression nécessaires pour reprendre sa respiration.

Ce roman aborde de nombreux sujets. On a l’impression d’une vision panoramique sur l’Amérique et sur ses dérives. Traité avec ironie et humour nous suivons les désillusions de ce anti-héros, à commencer par la justice et sa machinerie où les avocats font la pluie et le beau temps, un système médical à double vitesse, des institutions scolaires privées et leurs arrangements. La religion, et particulièrement juive en prend pour son grade. Tout cela est dominé par l’argent et le pouvoir. Adieu responsabilités et conséquences. Tout part à vau l’eau, les valeurs morales et sociales, tout le monde tire la couverture à soi. Le sexe, la drogue, la violence, les maladies mentales tout devient banal, négociable, consommable. Cela donne lieux à des scènes loufoques voire surréalistes.

Le fond est très intéressant car le personnage est dans des questionnements avec des situations très pratiques, il ne s’agit pas juste de vues de l’esprit.

En parallèle, on suit les recherches de ce passionné de Richard Nixon. Vaste sujet qui est devenu une part de lui-même. Cela fait tellement partie de sa vie intellectuelle qu’il y voit des parallèles avec sa vie actuelle et ses mésaventures. Cela rejoint la thématique de la manipulation et l’idée de prendre son destin en main.

Le personnage principal garde des valeurs de loyauté et une démarche de réparation. Il essaie de tout arranger, alors il est parfois à côté du sujet. Il se laisse emporter par le besoin de bien faire. En même temps on a le sentiment qu’il veut rattraper le temps perdu comme s’il n’avait pas vraiment vécu jusqu’aux drames. Il essaie de se sentir concerné et impliqué dans ce qui se passe autour de lui. Il sort d’une vie sur rails pour se perdre ou se trouver dans une multitude de petits chemins et de possibles.

En 365 jours, Harold Silver va rencontrer plus de gens « vrais » avec qui il aura des interactions et des histoires, on tend vers l’idée de famille choisie.

Harold se croit investi d’une mission, il se croit animé par l’idée de vengeance mélangé à de la culpabilité alors qu’en fait il est plutôt sur le chemin de la rédemption et de la reconstruction de son être. Ce faisant il a une influence sur les gens qui croisent son chemin. Ce qui donne lieux à une galerie de portrait très hétéroclite.

J’ai pris plaisir à lire ce roman à l’écriture fluide avec ces digressions, parfois touchant et souvent déroutant voire délirant selon les attitudes du personnage.

Je remercie lecteurs.com pour leur confiance.

 

lecteursss

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