L’Heure Indigo
Kristin Harmel
Denoël, août 2014, 427 p., 21,50€
Mes lectures chez Denöel
À Cape Cod, dans le Massachusetts, Hope s’affaire derrière les fourneaux de la pâtisserie familiale. Entre son travail, la rébellion de sa fille adolescente, son récent divorce et ses soucis financiers, elle frôle parfois le surmenage. Hope s’enfonce peu à peu dans la déprime et la résignation. Aussi, quand sa grand-mère Rose lui demande d’aller en France retrouver sa famille disparue pendant la guerre, Hope accepte sans hésiter. Décidée à reprendre sa vie en main, elle s’envole pour Paris en quête de ce passé dont elle ignore tout. Car le temps est compté : atteinte de la maladie d’Alzheimer, la mémoire de Rose faiblit. Pour tout indice, elle a donné à sa petite-fille une simple liste de noms et une adresse.
Kristin Harmel nous embarque avec une émotion et une vitalité rares dans le récit d’une femme qui s’apprête à découvrir le douloureux secret de ses origines, tout en peignant avec finesse et mordant les relations houleuses entre mère et fille.
Anecdote :
J’ai choisi en parti ce roman pour son titre. En effet, il y a quelques temps j’ai lu « Indigo » et la proximité des titres a attiré mon attention. Et puis, il y avait une histoire de femme dont une qui se prénommait Rose. Lorsque je reçu le livre, la couverture m’a donné envie de la tenir entre les mains. Les auteurs écrivent des histoires et le lecteur est face à de nombreux paramètres qui non rien à voir avec l’écrit… un titre, un nom d’auteur, une couverture, une quatrième de couverture et le hasard font que cet objet aille dans les mains d’un lecteur… Et il faut que la magie de l’écrit opère et là aussi de nombreux paramètres interviennent… On attend une histoire et on en trouve une autre, cela peut être heureux ou malheureux, on n’attend rien sinon une émotion et là, le lecteur est dans de bonnes où mauvaises conditions…
En parlant du lecteur, je ne sais pas si j’ai des a priori mais je vois plutôt un lectorat féminin. Pourquoi ? Parce qu’il est question d’une filiation par les femmes… Qu’en pensez-vous ?
23 août : Bonne fête aux Rose
Chronique :
Un mot sur la couverture … elle résume bien l’histoire… Une femme qui tourne le dos à la vie amoureuse qui se dirige vers Paris pour retrouver ses racines… et toutes ses graines « roses » que le vent essaime dans cette lumière qui représente « l’heure bleue ». Mais vous verrez que c’est beaucoup plus complexe.
Ce qui m’a intéressé dans ce roman ce sont les thèmes liés à la mémoire et à la transmission. Le passé refait surface à un moment très précis dans la vie de la vieille Dame. Mais pour Hope, sa petite fille, son passé est là qui la tourmente. Son retour dans sa ville natale fait remonter toutes les souffrances émotionnelles. Elle se complait à ne voir que des échecs et n’arrive pas à aller de l’avant. Les non-dits et les secrets de famille ont façonné Joséphine et sa fille Hope et commence à influencer Alice.
L’évocation du passé et les différentes découvertes qui traitent de la shoah et des répercutions sur les générations futures ne m’ont rien fait découvrir de nouveau, mais j’ai trouvé que Kristin Harmel avait su imbriquer les pièces de son puzzle.
Certains trouverons ce roman un peu trop émotif, Hope n’arrête pas de pleurer ! mais son hypersensibilité émotive fait partie du charme de ce roman. Hope est le réceptacle des souffrances familiales parfois on a envie de lui donner des claques pour qu’elle se réveille, car elle est parfois lente à la détente.
On pourrait regretter que la vieille dame n’ait pas parlé avant mais il y a une certaine logique. Une fois que les engrenages du mensonge ont grippé les rouages familiaux difficiles de trouver le bon moment pour révéler la vérité. Promesse tenue à tout prix !
La transmission, Rose là faite par des contes et des recettes, la parole symbolique et le geste ancestral, tout en gardant le silence sur une partie de ses choix et la non transmission du français, elle a brûlé tous les ponts avec la France. Ce livre parle de choix de vie. On est constamment à des croisements où il faut prendre des décisions parfois cruciales. Le choix d’une pâtisserie et non pas d’un restaurant est assez bien trouvé, on est dans l’évocation du sucré pour contrer le côté amer de la vie de Rose.
La vieille dame est consciente d’avoir par ses choix amputé sa famille de quelque chose mais c’était pour elle une question de survie.
Les choix des souffrances et maladies n’est pas anodin : Joséphine décédée d’un cancer du sein, Rose qui souffre de Alzheimer, Hope et son défaitisme... Alice la nouvelle génération qui fait le lien entre les génération à l’ère de la communication…
Ce que j’ai trouvé un peu tiré par les cheveux c’est le fait que Hope est trouvé toutes ses personnes qui parlent aussi bien l’anglais ! Son côté américain est très important pour l’intrigue car cela explique certaines choses qu’elle n’a pas compris avant. Et puis c’est un peu l’histoire de l’Amérique … beaucoup de ressortissants américains viennent du vieux continent et sont parfois en quête de racines. L’enchaînement des découvertes est surprenant.
Le petit plus de ce roman ce sont les recettes qui émaillent le texte. Recettes qui forment l’héritage qu’elle a transmis aux générations futures. Dans ces chapitres ont change de focale et c’est Rose que l’on entend et que l’on voit, l’auteur nous montre son ressenti.
Un roman sur une lignée de femmes qui se sont transmis des recettes de génération en ajoutant leur touche personnelle en guise de mots et de racines.
Un roman qui se lit vite et pour certaines émotion garantie avec une boîte de mouchoirs à portée de la main…
Merci Denoël pour cette découverte.
2
76/100
2
Ce roman a fait écho avec d'autres lectures