Tunis Blues
Ali Bécheur
Editions Elyzad, Poche 2014,294 p. 10,90 €
PARTENARIAT LIBFLY / EDITIONS ELYZAD
Quand l'été n'est plus que cendres, Tunis a le blues. et le monde n'est plus qu'un piano désaccordé. Le temps d'une saison, Jimmy, le déraciné, oiseau de nuit en quête d'aventures, croise le chemin d'Ismaïl, le juge solitaire et rigoriste, exaspéré par le comportement de ses concitoyens et leurs moeurs ostentatoires. Le destin les guidera vers des amours improbables avec Lola, la voyante au grand
Ma chronique :
Je remercie Libfly et les Editions Elyzad de m’avoir choisi pour cette opération. Ce sera mon petit voyage en pays chaud !
Je connaissais déjà les éditions Elyzad. J’aime beaucoup leur catalogue et la qualité de leur papier qui met en valeur l’écriture. De magnifiques couvertures qui rappellent les faïences maghrébines. Quand à Ely Bécheur c’est une très belle découverte que je viens de faire.
Ce roman se compose de chapitres brefs qui donnent la parole à plusieurs personnages. Deux hommes et trois femmes de milieux bien différents. Par des fragments de vie nous voyons se dessiner la société de Tunis. Un mélange de modernité et de traditions.
Ismaël juge d’instruction, fils de Cadhi vit dans une maison qui évoque les temps passés et en même temps il est confronté à la société d’aujourd’hui avec ses actes de violences, ses incivilités, la rue et la délinquance. Il représente une classe sociale avec certaines valeurs. Il réalise que la loi n’est pas la justice mais la règle.
Jimmy, Jamel un enfant des deux rives c’est le petit débrouillard, celui qui a connu l’immigration, la drogue, alcool, le sexe et qui vit de petites combines. C’est celui qui gravite autour des touristes et qui joue au bad boy à la petite semaine. Avec lui aussi ont voit on aborde aussi le thème de la sexualité.
Elyssa, femme de Farouk, jeune chef d’entreprise à l’occidental avec la touche orientale, ils sont entourés de diplômés des grandes écoles ou universités étrangères. Elle vit dans sa cage dorée, elle ne manque de rien sauf de l’attention de son mari. Elle se sent isolée.
Lola, la voyante, la gitane qui a connu la passion et l’immigration, elle est dans l’émotion. Elle prend la vie comme elle vient. Elle représente la sensualité.
Choucha, la journaliste qui va mettre des mots sur l’affaire de l’incendiaire. Elle a voulu sa liberté et la protège. Elle essais d’avoir un regard lucide sur la société actuelle.
Les personnages vont plus ou moins se croiser au cours de cette période comme si leurs destins étaient liés.
Ali Bécheur fait des constats sur la place de la religion, de la femme, la politique à travers les différents regards.
Ce roman commence avec une prépondérance de la présence de la thématique liée à la lumière pour terminer sur celle de l’eau, l’eau qui passe sous les ponts ou l’eau qui purifie pour voir un autre jour se lever. Sujets à creuser.
L’auteur joue sur différents registres lexicaux, on a quelques expressions arabes (avec note en bas de page), un peu d’argot et langage de rue pour Jimmy, plus recherché pour Ismaël. Un travail d’écriture très intéressant à regarder de plus près.
64/100