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L'Atelier de Ramettes
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17 mai 2014

Une saison à longbourn

Jo Baker

Stock, La cosmopolite, avril 2014, 396 p., 21,50€

Lecture Libfly / Stock

 

longbourn

4 e de couv :

Nous sommes au xixe siècle, au coeur du Hertfordshire. Sur le domaine de Longbourn vit la respectable famille Bennet, constituée de Mr et de Mrs Bennet et de leurs vénérables filles, en âge de se marier. Hélas, point de garçon dans la lignée : Mr Collins, un cousin, deviendra l'héritier légitime du domaine. Ce qui n'est pas sans inquiéter les domestiques qui veillent sur leurs maîtres sans répit.

Matin et soir, ils astiquent, frottent, remplissent, vident, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mrs Hill, l'intendante, règne sur l'organisation de la maison et orchestre la petite troupe d'une main de fer : son époux Mr Hill, la juvénile Polly qui aime les sucreries plus que de raison, Sarah, une jeune idéaliste qui rêve de s'extraire de sa condition et surtout d'aventures, et enfin, le dernier arrivé, James, un valet un brin lunaire, ancien soldat de surcroît. À mesure qu'Elizabeth, se laisse aller à rêver à un mariage avec le beau Mr Darcy, on assiste, un étage plus bas, à la naissance d'une idylle entre Sarah et James. Mais une histoire d'amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir...

Ma chronique :

Lorsque j’ai choisi ce roman j’avais lu plusieurs fois « Orgueil et préjugé » (1813) et vu au moins deux adaptations cinématographiques. Mais je pense que sans connaître l’œuvre de Jane Austen, on peut lire ce roman dérivé. Par contre pour les fans entendre parler des Bennet c’est très amusant.
Les chapitres portent un incipit qui nous positionne dans l’histoire de Jane Austen.
Sarah est servante dans la maison des Bennet, c’est une jeune fille qui va connaître ses premiers émois et prendre conscience de ce que sa condition sociale lui permet comme avenir.
James un mystérieux valet fait son entrée dans ce petit monde clos à une époque où les hommes valides sont enrôlés dans les guerres napoléoniennes. Il a un regard sur la société et les gens qui l’entourent qui laisse supposer qu’il n’est pas un simple quidam. Son arrivée crée des tensions entre la gouvernante et le maître de maison, mais aussi entre Sarah et lui. On présume qu’une histoire d’amour va voir le jour entre les deux célibataires… mais arrive un autre homme, le valet mulâtre de la maison Bingley. L’affaire se corse. Si l’on se contente de cette partie on pourrait croire que c’est une romance, mais il y a des sujets de fonds qui sont abordés même si Jo Baker ne fait que les effleurer.
Avec l’arrivé de cet homme de couleur on a le thème de l’esclavage qui est abordé. Les domestiques ne sont pas des esclaves mais ils ne sont pas libres de faire ce qu’ils veulent de leur vie. Il y a une certaine perversité dans cette situation.
D’autres thèmes sont abordés comme celui de la maternité et de la famille. Les domestiques semblent vivre certaines choses par procuration, Mrs Hill parle des filles Bennet comme si c’était ses filles. Mrs Bennet avec son tact légendaire met le doigt sur un sujet sensible, l’absence de descendance de Mrs Hill.
Le thème de l’homosexualité n’est pas non plus un sujet abordé par Jane Austen, Jo Baker explore des sujets laissés de côté par l’auteure du début du XIX e siècle (1775-1817).
C’est très étrange et amusant de voir en filigrane se dérouler les événements du roman de Jane Austen. Roman qui montrait combien les jeunes filles de bonne famille n’avaient pas un sort toujours enviable. Les filles Bennet ne pouvaient pas hériter de leur père donc si elles ne faisaient pas un bon mariage de son vivant elles auraient été dans une position délicate. Quand à Jo Baker, elle nous montre que cet héritage les touche aussi car ils sont à la merci de l’héritier dont le choix de l’épouse n’est pas anodin.
Une rupture dans le récit nous éloigne du domaine de l’histoire de base. Jo Baker prend son envol. Un petit flash back nous permet de découvrir le secret de James et d’autres qui y sont liés. On va plonger dans les horreurs des guerres napoléoniennes. Cette partie était très intéressante mais la rupture dans la trame m’a un peu dérangé. Sans parler d’une partie du secret qui bien que plausible m’a déplu.
La fin m’a réconcilié avec le plaisir que j’ai pris à lire cette histoire.
J’ai trouvé le travail littéraire très intéressant et bien mené.
Merci Libfly et Stock pour ce partenariat.

libfly

stock

100 livres 2014

47/100

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