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L'Atelier de Ramettes
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23 octobre 2013

L'Europe et la Profondeur

Pierre Le Coz

Loubatières, 2007, 853 p., 29 €

LU DANS LE CADRE DE MASSE CRITIQUE / BABELIO/ LOUBATIERES

 

europe

4 e de couv :

Plus qu’un traité de philosophie ou de théologie, L’Europe et la Profondeur doit être lu comme un « roman philosophique » – une enquête quasi-policière à travers la peinture, la littérature, l’histoire et la géographie, pour revenir à la source du destin de l’Occident. Celui-ci est pensé à partir de l’événement cardinal du départ du Christ et de la détresse en laquelle il plonge l’homme européen, cette détresse induisant notamment les catégories nouvelles d’espace et de temps qui régissent aujourd’hui le monde. Dans sa première partie (Espace et lieu), s’aidant d’une réflexion sur la perspective considérée comme une méditation en actes autour de l’Incarnation, il est montré comment l’espace moderne – c’est-à-dire celui où l’étendue prend le pas sur le lieu – se met en place, espace libéré par le retrait du Christ, ce « dieu qui se dérobe », et, en ce dérobement, déracine et désenchante.

Dans la deuxième partie (Temps et vérité) est étudié plus spécialement le phénomène dit de « la fuite des essences » pointé par Hölderlin dans l’hymne Patmos qui évoque justement le moment précédant le départ du Christ ; et comment ce phénomène signe le temps moderne, torrentueux et brisé, à la tonalité élégiaque. Enfin, dans la troisième partie (Histoire et Profondeur) apparaît véritablement le concept de Profondeur, car si espace et temps eux-mêmes changent, il faut bien qu’ils le fassent dans l’élément d’une dimension plus originelle qu’eux ; et cette dimension – appelée ici Profondeur et qui se déploie dans l’histoire – est ouverte par le seul christianisme.

La « pensée la plus profonde » de l’ouvrage est que le christianisme agit dans l’histoire à la manière d’un nihilisme, ce qu’avait en son temps bien vu Nietzsche, mais sans aller tout au bout de cette pensée, c’est-à-dire sans aller jusqu’au retournement de l’Apocalypse. Ce nihilisme est un destin et c’est pourquoi toutes les tentatives politico-historiques du XXe siècle pour l’enrayer ont conduit ou conduiront à des catastrophes. La nostalgie d’une permanence qu’elles illustrent est à chaque fois, quoique sous des guises différentes, une apostasie du message christique. En ce sens, le commandement le plus absolu, et peut-être le seul, du christianisme est le Noli me tangere signifié à Marie-Madeleine par le Christ ressuscité, et qui exhorte l’individu à ne pas retenir le divin quittant le monde, mais au contraire à s’engager sans crainte dans la « profondeur sans étoiles » qu’ouvre ce départ.

Ma chronique:

Ce livre que j’ai reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique/ Babelio/éditions de la Loubatières, est une énorme surprise pour moi. Je ne m’attendais pas à me retrouver devant une telle somme de connaissance… quelle belle surprise !

Contrairement à ce qu’annonçait la quatrième de couverture je n’ai pas pu le lire comme un conte philosophique, car chaque chapitre est une mine d’informations qui méritent un moment de réflexion. Ce n’est pas le genre de livre dont une fois tournée la dernière page on peut dire qu’on l’a terminé. C’est un ouvrage très riche qui demande plusieurs lectures pour confronter notre propre savoir en constante évolution. Lorsque l'on regarde la table des matières ont sens qu'on face à un travail très structuré, Trois parties, 85 chapitres. 

C’est un livre que je recommande aux étudiants en littérature et histoire de l’art et pour ceux qui aiment cultiver leur culture générale. 

De nombreuses citations enrichissent le propos de Pierre Le Coz.

J’avoue avoir été impressionnée, voire effrayée lorsque j’ai débuté ma lecture. Mais, j’ai pris le temps de le lire, en alternant d’autres lectures, ce qui a coïncidé avec la lecture de la nouvelle de Franz Kafka « La muraille de Chine » qui est justement étudié dans « L’Europe et la Profondeur ». J’adore quand mes lectures se reflètent les unes avec les autres.

Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai tout compris à l’une et à l’autre.

Je suppose que pour plus érudit que moi certaines réflexions de Pierre Le Coz peuvent être nuancées, pour moi son point de vu est une découverte originale.

Que vais-je retenir de tout ce savoir ? Vais-je avoir envie d’approfondir ? Je pense que ce livre restera encore quelques temps à portée de la main, comme référence pour mes prochaines lectures. Car les études proposées par Pierre Le Coz donnent envie d’aller lire les romans que je n’ai pas encore lus, d’aller regarder les tableaux avec un autre regard.

Quand aux références picturales j’ai du faire appel à Internet pour identifier les tableaux, car je ne les connaissais pas tous et certains leur titre m’était inconnu.

Le livre était accompagné d’une brochure qui indique la référence des autres ouvrages de la collection… Ils sont tentants !

Je vous remercie pour cette expérience !

 

Citation :

« Peut-être tout est-il là offert apertement : le monde, ce livre ouvert dont le langage ne serait que l’alphabet. Sans doute tout est-il signe, fait-il sens, et , si nous-mêmes n’étions pas plongés en notre propre opacité de créature, peut-être pourrions-nous tout lire : les secrets du passé comme le mystère de l’avenir. » 833 p.

 

 

 

masse c

challe100

81/100

 

 

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