Les tribulations d'un lapin en Laponie

Tuomas Kyrö

Folio n°5603, 2013, 368 p.

LU DANS LE CADRE D’UN PARTENARIAT FOLIO

4 e de couv :

C'est pour offrir à son fils Miklos des chaussures de foot à crampons que Vatanescu quitte sa Roumanie natale et part mendier sur les trottoirs de Helsinki. Mais sous l'impitoyable férule d'un trafiquant russe, les affaires tournent vite au vinaigre. Sans papiers, pourchassé par la mafia et par la police, notre Candide contemporain entame un long périple jusqu'en Laponie, en compagnie d'un lapin dont il a sauvé la vie dans un jardin public. Leur épopée sera jalonnée de rencontres et de personnages hauts en couleur, faite de péripéties plus burlesques les unes que les autres. 

Les tribulations d'un lapin en Laponie impose Tuomas Kyrö comme le fils spirituel d'Arto Paasilinna. Il partage avec le grand romancier finlandais le sens de l'épopée bucolique et l'art de croquer avec tendresse les loufoqueries de ses contemporains.

Ma chronique :

La quatrième de couverture annonce vraiment ce qui va se produire. L’auteur va nous croquer une belle galerie de portraits et mettre en évidence quelques vérités sur notre société de consommation actuelle.

Nous avons un narrateur à la troisième personne qui se permet d’intervenir deux ou trois fois pour une mise au point sur son rôle. C’était très amusant.

L’écueil principal de ce type de roman c’est de trouver une chute. On ne peut aller que vers un happy-end ou alors toutes les valeurs positives déployées dès le début n’auraient pas lieu d’être. Mais, c’est souvent le moment ou le soufflé retombe. Tuomas Kyrö (il va falloir que je retienne son orthographe) a trouvé une fin originale. Elle n’est pas complètement rose, elle est douce-amère. Comme si le héros passait d’un coup de l’adolescence à l’âge adulte. Le héros « malgré lui » va perdre une part de lui-même et j’ai du mal à le voir dans le rôle qu’on lui a attribué, mais je vous laisse apprécier.

Dans ces tribulations s’affrontent deux clans, le bien et le mal, même s’il y a des zones grises car l’auteur n’a pas dans une vision manichéenne. D’un côté nous avons le roumain « innocent » Vatanescu  débrouillard qui veut s’en sortir et Iego le méchant trafiquant Russe. Parfois, ils doivent « jouer » ensemble et parfois s’affronter. On a deux chaînes qui vont se former. Celle de Vatanescu qui suit une ligne positive et qui va rencontrer les personnes qu’il faut. De l’autre, celle du « méchant » qui va suivre une pente négative déclenchée par Vatanescu, ou part toutes les mauvaises actions qui ont constitué sa vie.

C’est deux lignes vont se suivre en parallèle jusqu’à ce qui doit arriver arrive. Lorsque ces deux personnages se retrouvent une sorte de dure « réalité » voit le jour, on ne joue plus, le conte de fée est terminé.

J’ai beaucoup aimé les références à Arto Paasilinna. On a même un personnage qui demande  à ce qu’on jure la main posée sur les œuvres complètes de cet auteur… et il propose même qu’on érige une statue de Arto.

Heureusement pour moi, il y a longtemps que j’ai lu « le lièvre de Vatanen » d’Arto Paasilinna… il ne me reste qu’un excellent souvenir. J’ai la même sensation, un livre qu’on dévore qui dénonce les travers de notre société. Du coup, j’ai envie de le relire.

J’ai passé un excellent moment avec ce roman et j’espère que cet auteur nous écrira encore de belles histoires.

Un dernier petit truc que j'aime bien chaque début de partie on a un titre à rallonge qui fait penser à un résumer et puis quand on lit le chapitre et que l'on revient en arrière on y voit un décalage entre ce que'on s'attendait à trouver et ce que l'auteur nous à raconté.

Je remercie les éditions  pour cette belle découverte.

   

Un lapin dans mon jardin !

Rien à voir avec la Laponie !

 A bientôt !

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