Au pays des Kangourous

Gilles Paris

Piment, 2012, 253 p.

LU DANS LE CADRE DU CLUB DE LECTURE D'AUF

4 e de couv : Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien au Trocadéro.

En fait, le couple n'en est plus un depuis longtemps, la faute au métier de Carole, qui l'accapare. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole est une femme d'affaires, elle passe sa vie en Australie, loin d'un mari qu'elle n'admire plus et d'un enfant qu'elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, Simon voit son quotidien bouleversé.
L'enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque et jamais mariée, adepte des séances de spiritisme avec ses amies " les sorcières ", et prête à tout pour le protéger. Mais il rencontre aussi l'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets, que les couloirs trop blancs des hôpitaux font paraître irréelle et qui semble pourtant résolue à lui offrir son aide.
Porté par l'amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu'il s'invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu'à toucher du doigt une vérité que l'on croyait indicible.

Ma chronique :

Le narrateur est un enfant de 9 ans. D’emblée, on se met à sa hauteur et le langage essais de reproduire le cheminement de pensée de cet enfant. Exercice difficile mais que je trouve bien fait.

Dans un premier temps, on le voit avec son papa et sa maman. Il insiste sur la présence du père et l’absence de la mère. Il y voit des avantages et des inconvénients. On nous fait sentir un divorce proche. Il nous décrit les crises entre les parents. Puis, entre dans le champ visuel la grand-mère, la mère de son père, et ses copines.

Il nous présente son ami Jeremy, son meilleur ami. L’amitié est très importante à cet âge.

Cette Mamie qui va prendre le relais du père et de la mère va emmener Simon dans une nouvelle sphère. Il va découvrir un autre rythme de vie, de nouvelles façon d’entre voir la vie.

Comme beaucoup d’enfants, Simon va s’adapter.

Le thème de l’amour est très présent. L’amour maternel et paternel, n’est pas le celui stéréotypé. Nous avons l’amour de la grand-mère pour son petit fils et son fils, on voit aussi amour/désamour au sein du couple. On va découvrir que l’amour n’a pas d’âge.

Le personnage de la grand-mère est très intéressant, elle sort de l’ordinaire, elle ne tient pas le rôle pas conventionnel, le père de son enfant est un être sans nom entouré de mystère. C’est un homme qui a été riche et qui a fuit la France et ses dettes de jeu.

Simon va vivre tout cela comme des aventures grâce au dynamisme de Lola.

Le fameux regard va sortir de la sphère familiale pour ce focaliser sur l’extérieur. D’autres lieux vont faire leurs apparitions des lieux qui ne sont pas adaptés à l’enfance. L’inconnu est déstabilisant, alors Simon va trouver de nouveaux repères… C’est là qu’un être apparaît, un ange gardien de l’âge de Simon qui va l’aider à comprendre ce que les grandes personnes ne savent pas lui expliquer. Lily va mettre des mots sur les maux. Simon ne réalise pas qui elle ait, il y voit un soutien et une compagnie.

La fin, peut-être considérée comme un happy end, même si des drames vont jalonner le parcours de Simon et sa famille.

J’ai beaucoup aimé les messages véhiculés par Paul et Lola. La grand-mère est certainement le personnage pivot. C’est un personnage fort.

Les personnages sont tous très attachants. La bonne humeur qui entoure la grand-mère permet de dédramatiser la situation et ne pas tomber dans le pathos.

C’est un roman que j’ai beaucoup aimé et qui se lit facilement le langage est fluide. Je compte lire « biographie d’une courgette » cet été (enfin si je peux ouvrir mes cartons de livres pendant les grandes vacances). L’auteur parle de sujets forts mais le fait de prendre la voix d’un enfant les choses semble mieux passer.

Tout ce que je pourrais dire ne sera jamais à la hauteur de ce que Gilles Paris a voulu partager. Alors je vous souhaite une bonne lecture.

24/100