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L'Atelier de Ramettes
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2 avril 2013

L'œil de la mouche

André-Joseph Dubois

Espace Nord, 2013 (réédition), 224 p.

Postface d'Alice Richir

 

LU DANS LE CADRE D'UN PARTENARIAT LIBFLY

mouche 3

 

4 e de couv :

Et si la conquête de la « belle langue », quand on est d’origine modeste, était une forme de trahison ? C’est cette question, celle de l’identité sociale, que pose le narrateur de L’Œil de la mouche.

Un homme en crise compartimente son regard, multiplie les points de vue sur son propre parcours : celui d’un enfant de mineur devenu prof, mais aussi celui de ses proches et d’anonymes croisés au hasard.

Par le jeu d’une ironie lucide et impitoyable, un arpenteur du monde social fait le procès d’une société de consommation à son paroxysme.

 

Ma Chronique :

 

Ce roman est le premier roman d’André-Joseph Dubois paru en 1981. Cette date est importante car ce n’est pas un livre qui parle des années 80, mais un roman des années 80.

J’aime la couverture sobre de cette réédition par « Espace Nord », couleur ocre et juste une bannière illustrée de vieux livres ouverts, et non pas une image d’un terril.

C’est un roman sombre teinté d’ironie et d’autodérision.

Le premier thème traité est celui du journal intime, j’aime ce genre et j’ai aimé les interrogations sur le sujet. Ce qui est intéressant de voir que le narrateur donne le jour de la semaine et l’heure mais pas le mois ou l’année. On sait qu’on commence avec le week-end de Pâques… (Tiens ça tombe bien je l’ai lu pendant le week-end pascal !). Ce journal tiens le temps d’un cahier, mais en quelques jours il va se passer beaucoup de chose dans une vie ordinaire.

Le narrateur écrit son journal, il y parle de sa vie d’homme, mais aussi de son travail, et sur l’écriture, le passé vient se mêler au présent et on apprend petit à petit ce qu’est sa vie et ses relations aux autres. Mais tout au long il s’interroge sur le pourquoi et le comment de ce qu’il pose à l’écrit.

Le narrateur a un regard acerbe sur sa famille et sur sa vie. Il observe, il se situe à l’extérieur des scènes. Il a un côté aigri et désabusé. Il n’est pas tendre avec son microcosme.

J’aime beaucoup ses réflexions sur le temps, sur ce qui implique l’écriture d’un journal. Le langage est recherché  et posé.

J’ai apprécié les commentaires sur la relecture des pages précédentes de son journal. Il ne retire rien, il signale parfois ce qui ne lui convient pas.

Un repas de famille et se sont les tensions passées qui refont surface. Une rencontre avec son ex-femme et c’est un sujet de réflexion sur ce qu’il a vécu et ce qu’il ressent au moment présent. On est dans la sphère de l’intime.

Il entre en contact avec un camarade d’enfance dans les corons. Lui aussi s’est extrait de ce milieu. Cette convocation du passé donne lieu à des interrogations. Il en manque pourtant une si je ne me trompe, « pourquoi maintenant » ? Juste parce qu’il fait le point sur sa vie ? Il ne répond pas vraiment à pour qui écrit-il ?

Toutes ses rencontres sont sujet à un comparatif passé/présent et sur comment les gens évoluent.

La fin, car oui il y a une fin, est attendue. On comprend pourquoi il a écrit… mais peut-être n’y avait-il rien de prémédité.

Belle lecture.

Je remercie libfly minipour m’avoir fait découvrir un beau texte d’un auteur belge, wallon, rééditté par  « Espace Nord »   ... deux découvertes.

 

challemini100

26/100

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