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L'Atelier de Ramettes
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8 novembre 2012

Le reliquaire Abyssin

"Une enquête de Kamil Pacha"

Jenny White

JC Lattès, 2012, 441 p.

LU DANS LE CADRE D'UN PARTENARIAT LIVR@DDICT / JC LATTÈS

abyssin abyssin dos

Reçu    /    Proposé

4 ième de couv:

 

Constantinople, mai 1453. Sept mille hommes se préparent à défendre Byzance contre l'envahisseur turc. Isaac Métochitès et sa famille sont chargés de protéger un reliquaire en argent qui porte une inscription mystérieuse : ""Contemplez la Preuve de Chora, Contenant de l'Incontenable"". Quatre siècles plus tard, le magistrat Kamil Pacha est confronté à l'une des affaires les plus complexes de sa carrière : des dizaines d'antiquités ont disparu des plus grandes mosquées et églises d'Istanbul, pour refaire surface quelques semaines plus tard sur le marché européen. Tandis que ces vols alimentent les tensions croissantes entre chrétiens et musulmans, une série de meurtres menace de détruire définitivement cet équilibre précaire. Le reliquaire en argent est au coeur de ce trafic. S'engage alors une course brutale entre ceux qui ont juré de le protéger et ceux qui rêvent de s'emparer de son précieux contenu. Et alors qu'il se rapproche peu à peu du reliquaire, ce n'est pas seulement la vie de Kamil qui est en danger, mais son identité même.

 

Ma chronique :

Je commencerais ma chronique en racontant une petite anecdote autour de ce livre. Lors de la proposition de partenariat, c’est une tout autre couverture qui était proposée. Le visuel était très attractif avec un beau dos de femme tatouée. La version définitive, celle que j’ai reçu, illustre tout aussi bien le contenu du roman, on y voit Istanbul en font. Mais…

En sous-titre du roman, nous avons « une enquête de Kamil Pacha », qui était déjà le personnage du précédent roman de Jenny White. Mais comme il s’agit d’enquêtes indépendantes cela ne nous gêne pas.

Ce personnage principal, Kamil Pacha, est abordé sous diverses facettes. Nous avons l’aspect « travail » où l’on nous le montre honnête magistrat, minutieux et consciencieux. Puis, nous l’apercevons au sein de sa famille. Dans le cadre privé, nous voyons l’attachement qu’il porte à sa sœur, à son père défunt et à ses origines. Cette facette nous le rend plus humain. En parlant de racines, on nous montre sa passion pour les orchidées, avec une sensualité qui nous mène à la femme, au désir et son respect pour la gente féminine. Puis, nous voyons son sens de l’amitié, tout en honneur, respect et droiture. Pour finir nous avons sont côté esthète. Tout est fait pour nous le rendre sympathique. Son seul côté obscure c’est une sorte de mélancolie et de culpabilité sur des événements passés. Il n’est pas parfait !

A travers toutes ces facettes, nous découvrons son besoin de contrôle et du respect pour les us et coutumes. D’ailleurs, dès qu’il laisse les autres diriger, cela part à vau-l’eau. Omar l’ancien  soldat ottoman a un aspect presque brutal. Kamil Pacha a fait ses études de droit à Cambridge, on retrouve en lui un certain flegme et un self-control presque britannique, contrairement à Elif qui a fait des études d’Art à Paris, elle représente la fougue et la passion.

Un personnage aussi structuré semble créé pour une longue série policière avec un personnage principal récurrent.

Nous sommes à Istanbul, ancienne Constantinople, Byzance, cité qui nous est présentée comme une ville palimpseste. Les différentes strates sont à la base de découvertes archéologiques et mises à nue de conflits politiques, sociaux et religieux. Istanbul 1887, ville ottomane, aux enjeux politiques internationaux importants. La recherche d’indépendance.

Les méthodes policières laissent voir l’aspect physique, le corps à corps, là aussi on voit aussi la mutation des mentalités. Contraste entre les méthodes « physiques » et les méthodes « intellectuelles ». La corruption des policiers sous-payés gangrène le système.

L’intrigue tourne vraiment autour de l’objet et de ses gardiens, mais un vaste trafic international vient compliquer l’enquête.

Au sein de la communauté « Mélisite » nous voyons aussi la mutation des mentalités, avec une certaine perte des valeurs ancestrales. L’ambivalence entre tradition et modernisme semble former un fil conducteur dans ce roman.  On retrouve cela dans l’arrivée d’une médecine moderne dans la cité engloutie qui concurrence la médecine traditionnelle de la sage-femme.

Ce roman policier mets en valeur certains paradoxes. Par exemple, Amida est envoyé en Abyssinie dans un monastère afin d’acquérir des connaissances ancestrales et c’est sur ce chemin qu’il va rencontrer son homosexualité, la modernité et les goûts européens qui vont le détourner du rôle de gardien et la voie qui lui était tracée. Il va faire ses propres choix, mais avec de mauvaises raisons.

La présupposition de ce roman c’est un trafic d’Antiquités, des morts liés à ce trafic, parmi eux la mort d’un ami de Kamil et la disparition d’une relique et on ne lui laisse que sept jours pour résoudre l’énigme.

Les nerfs de Kamil sont mis à rude épreuve entre le passé qui ne le laisse pas en paix et le désir sexuel exacerbé.

La structure narrative en plus des étapes montre les diverses facettes de Kamil Pacha, on a une sensation de répétition. Régulièrement le personnage principal fait le point sur l’enquête pour y ajouter ses avancées et revenir sur l’intrigue policière.

Mais va t-il trouver la solution à temps ? Je vous laisse le découvrir !!!

C’est une mécanique bien rodée qui rappelle les enquêtes pseudo-historiques de la série « grand détectives chez 10/18 (séries que j’aime en général). Tous les moyens sont déployés pour cette deuxième enquête de Kamil Pacha ne soit pas la dernière…

J’espère pouvoir en lire d’autres.

le sceau du sultant

Dans ma Wish-list

 

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Commentaires
R
Si j'ai fait la remarque à propos de la couverture c'est que j'étais un peu déçue. merci d'être passée !
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L
Que tu en parles bien :)<br /> <br /> Pour ma part, comme tu le sais, le rythme m'a beaucoup dérangée... j'avais du mal à m'y mettre (mais une fois le livre entre les mains, ça allait comme sur des roulettes !).<br /> <br /> Par contre je préfère la couverture avec la femme de dos, je la trouve esthétiquement plus belle, et plus représentative du livre. Celle qui a été finalement choisi, au final, pourrait illustrer n'importe quel roman se passant à Istanbul... mais ce n'est que mon avis ^^
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