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L'Atelier de Ramettes
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2 mars 2012

Les âmes grises

Philippe Claudel

Stock

2003, 285 p.

LU DANS LE CADRE DU CLUB DE LECTURE D'AUF

 

4e de couv :

" Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s'étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu'ils soufflaient l'air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s'effilocher. On n'entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé. " C'est peut-être enfin la paix... hasarda Grosspeil. -La paix mon os ! " lui lança son collègue qui rabattit la .aine trempée sur le corps de la fillette. "

 

D’entrée de jeu on nous montre le procureur comme l’assassin. Son attitude : un procureur à la retraite triste, un veuf coupé du monde qui côtoyait l’enfant à l’auberge. Il y a même un témoin qui l’a vu parler avec Belle quelques heures avant près du lieu l’assassinat.

J’ai cru que le narrateur qui est policier et le juge allaient s’acharner sur lui. Mais, d’une part on lui retire l’affaire et d’autre part d’autres malheurs personnels vont l’éloigner. Quand au juge il préfère préserver les gens de son monde.

Nous avons ensuite des tableaux de la vie en 1917 en pleine première guerre mondiale. De plus, l’histoire se situe à la lisière des combats. Cela m’a troublé. C’est stupide, mais dans la plupart de mes lectures (et dans ma tête) quand on parle de guerre soit on est dedans soit on est loin, là non on est assez près pour regarder les tirs depuis un coteau. Ils vivent une vie « normale ».

La clinique reçoit les grands blessés.

Les ouvriers de l’usine du village sont exemptés. Ce qui cause des tensions.

La ville fourmille d’hommes désoeuvrés qui cherchent l’oubli dans l’alcool.

On a des déserteurs dans les environs…

Nous avons aussi les antécédents avec l’instituteur qui fini à l’asile.

Puis, la jeune institutrice qui se suicide à deux pas de chez le procureur.

Nous avons le village qui se trouve à 20 km de la grande ville, 4h de route pour faire le trajet si la route n’est pas réquisitionnée pour les troupes.

Deux coupables ont été appréhendés mais leurs aveux sont sujets à caution puisque obtenus sous la torture.

On peut se demander si on ne protège pas le procureur. On est sur la thématique sociale.

Nous avons les tragédies du policier. On le voit suivre une quête personnelle sur des années. Que cherche t-il vraiment ? La rédemption pour les fautes commises ? On est sur la thématique du chagrin et de la souffrance.

On obtient des réponses et pas seulement sur le crime. Comme si ce n’était qu’un prétexte.

Dans la galerie de portrait les hommes de pouvoir ont un rôle assez négatif et les femmes victimes. Les femmes peuvent devenir meilleures par ses temps troublés alors que les hommes semblent soumis à leurs plus bas instincts.

Mais tout n’est pas noir, ni blanc et comme le titre l’indique on est dans le gris. C’est Joséphine qui parle des âmes grises.

La dernière « confession » du narrateur est terrible. Je n’en dis pas plus. Aurait-on accepté la même chose d’une femme ?

En résumé j'ai moyennement aimé par contre j'ai aimé l'écriture donc je tenterais d'autres romans de Philippe Claudel.

A bientôt pour une autre découverte.

 

NB : Voilà des jours que je croyais avoir posté cette chronique, j'étais sensée l'avoir posté le 17 février... Mon Dieu où est ma tête ? !!!

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