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L'Atelier de Ramettes
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13 janvier 2012

Le goût des pépins de pomme

Kathrina Hagena

2008, trad 2010, 268 p.

Lu dans le cadre d'une lecture Commune organisée par Yukarie

et du club Auf

Le goût des pépins de pomme

4 e de couv :

A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga. Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.

 

Ma chronique :

Arrêtons nous un instant sur le titre. Il nous laisse rêveur et nous renvoi à l’enfance, quand nous sentions ce petit grain lisse sur la langue avance de croquer et d’avoir ce petit goût amer. C’est de cela qu’il s’agit si on gratte sous l’enveloppe protectrice on se retrouve avec une vérité parfois douce-amère. La narratrice nous renvoi à un personnage… je vous laisse découvrir… Ces pépins de pommes nous renvoient en quelque sorte au jardin d’eden, d’ailleurs il est fait allusion à l’arbre de la connaissance.

Justement, la narratrice est au cœur de l’univers de l’enfance, là où prennent racines les émotions fondatrices.

Nous sommes dans un monde de femmes où les hommes sont en marge. Finalement seule Christa s’éloigner pour vivre sa vie et encore… Nous sommes à trois générations de femmes : celle en voie de disparition de Bertha qu’on vient d’enterrer, celle de ses trois filles et celles de la nouvelle génération, celle de la narratrice… avant la rupture du cycle. Un futur est possible à partir de ce moment là.

Nous avons des histoires tronquées. La narratrice n’obtient pas toutes les réponses. En partie parce que les personnes concernées ont disparu.

J’ai été surprise lorsque la narratrice décrit les scènes amoureuses alors qu’il n’en reste pas de trace. On touche là au thème de la reconstruction littéraire de la mémoire.

La narratrice nous dirige vers la maison et sa dernière occupante, mais très vite on a l’introduction d’une autre absente… un décès renvoi à un autre, à des blessure plus profondes, qui renvoi à un décès encore plus ancien (effet de miroir entre celui d’Anna et celui de Rose-Marie et entre Carsten et Peter).

Nous avons donc toute la thématique du deuil, de la mémoire et du passé. Mais c’est à ce demander si la narratrice n’avait pas déjà amorcé le travail du deuil au fur et à mesure que sa grand-mère perdait pied avec la réalité. Je l’ai trouvée plus affectée par le deuil plus ancien de sa cousine. Qui a laissé des séquelles.

Nous avons toute la thématique de la famille, avec ses ramifications, sa hiérarchie émotionnelle. Surtout la place des hommes et en particulier celle du grand-père. Il y a aussi le sujet de la vieillesse et du rôle des filles.

La narratrice s’interroge sur la mémoire et l’oubli… sur le besoin de reconstruire, celui de révéler les secrets. Mettre des mots sur une tragédie. Nous avons la présence du lac noir et de l’écluse qui vient renforcer cette idée.

L’idée de la mémoire, du secret et de l’oubli qui est mise en évidence par la maison. Les pièces imbriquées, les portes fermées/ouvertes, les armoires et les tiroirs…

J’ai été bien sûr interpellée par toutes les réflexions autour de la lecture, l’écriture. Ainsi que sur l’Histoire, qui vient pointer son nez par une inscription sur le mur.

Ce roman m’a beaucoup plu car il aborde des sujets qui me tiennent à cœur. Toutefois il manque un petit petit quelque chose pour qu’il soit un coup de cœur. Mais, peut-être est-ce que je cherche la petite bête.

Je le conseille à celles et ceux qui aiment les écrits sur l’intime.

Un grand merci à Micki de me l'avoir offert ! 

 

NB :

J’ai été troublée puisqu’un  personnage porte le même que moi. Mais là s’arrêtent les coïncidences.

Et voilà encore une belle découverte pour bien démarrer 2012...

A bientôt pour une autre histoire...

LC : Frankie , Liv@ddictpetit_speculoos

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Commentaires
S
Un roman touchant mais j'ai eu du mal avec les noms,les liens de parenté...à la fin,ça allait mieux. :)
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R
C'est vrai ce que vous dites... <br /> <br /> Les personnages sont très touchants.<br /> <br /> Petit Speculoos comment tu as fait pour mettre smiley ? je ne savais pas qu'on pouvait le faire sur ce blog !
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P
Moi aussi il me manque un petit quelque chose pour que ce soit un coup de coeur mais je l'ai trouvé très touchant :)
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F
Je pense que si Iris est plus touchée par la mort de sa cousine, plus lointaine, plutôt que par celle de sa grand-mère c'est parce qu'elle y avait assisté et cela l'avait marqué. Pour la grand-mère, cela faisait longtemps que celle-ci était "partie". En tout cas, j'ai bien aimé mais il m'a manqué pas mal de choses pour que j'aime à fond. En tout cas, ton billet est très complet.
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