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L'Atelier de Ramettes
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15 décembre 2011

Blés de Dougga

Alia Mabrouk

2004/ Elyzad poche 2010 , 238 p.

 

LU DANS LE CADRE D'UN PARTENARIAT LIBFLY / ELYZAD

blés de dougga

4 e de couv :

Au cours de l'été 295, le procurateur carthaginois Caecilius Metellus se rend à Dougga auprès de son ami Marcilius avec la délicate mission de réunir la quantité de blé imposée par l'Empereur et de l'acheminer vers Rome dans les plus brefs délais. II tente de convaincre les notables de la cité, fermement opposés à tout nouveau tribut. Mais il se laisse prendre par le charme de " la grande mer d'or " et la beauté envoûtante de Nahania, fille du seigneur Madeii. Parviendra-t-il à ses fins ? Pourra-t-il s'acquitter de sa mission d'Etat et rester fidèle à son engagement indéfectible envers Rome ? Mêlant histoire et fiction, Alia Mabrouk nous entraîne avec passion dans un passé méconnu dont elle ressuscite la société, les loisirs, les moeurs et les rites. Dans ce récit vivant, elle retrace avec subtilité la relation complexe entre l'Empire romain en déclin et la province Africa. Un voyage captivant dans la Tunisie antique.

Ma chronique :

Caecilius Metellus, procurator du procurator de Carthage, arrive à Thugga (Dougga). Nous arrivons dans une Tunisie Antique à la vitesse du quadrige du bel carthaginois.

L’auteure le décrit comme un homme physiquement à son apogée. Tout nous fait penser à l’action et à la volonté d’obtenir ce pourquoi il a été envoyé.

Son ami Marcilius, lui a un certain embonpoint, il essai de lui faire comprendre qu’ici on est loin de Rome, que l’on vit à un autre rythme et que l’on est confronté à une force d’inertie qui ralenti les négociations. Il faut suivre un protocole différent.

Caecilius doit passer par l’étape de la sphère religieuse, un sacrifice à Saturne pour faire parler les augures. Très belle description d’un sacrifice et scène avec les haruspices.

A nouveau, on lui fait comprendre que Rome est loin de l’Africa Nova.

Puis vient  enfin la rencontre avec Lucius Madeii, le représentant des grands propriétaires. Là, aussi on met un frein à ses revendications et on brise son élan en repoussant les négociations au lendemain.

Caecilius passe par l’étape séduction. On lui met en travers du chemin la belle Nahania qui incarnation de la sensualité. Lui fera-t-elle perdre ses moyens ?

Nous avons de belles descriptions des paysages avec la « grande mer d’or ».

Le désert est tour à tour hostile, avec au début un Caecilius debout sur son quadrige, puis apaisant et envoûtant avec Caecilius allongé ou au repos.

J’ai trouvé intéressant les différents tableaux, la maison close, les festins, les harangues etc.

Les champs lexicaux avec tout le vocabulaire romain pour nous situer dans la cité, dans la villa, dans le temple : Forum, Cella, Atrium, triclidium… La hiérarchie sociale : procurator, nomenclator…

La thématique autour de la religion est très instructive. On a l’apparition de la chrétienté en opposition avec les Dieux romains. La foi de Caecilius est aussi touchante que celle des chrétiens.

Caecilius passe par une gamme très large de sentiments. Les personnages sont agaçants et attachants à la fois.

Ce qui est intéressant aussi c'est la place de la cuisine... j'ai appris le mot jentaculum ... " Ils arrivèrent dans le triclidium. Le jentaculum était devant eux, attendant d'être dégusté. Fromage blanc en motte, fines galettes empilées sur un plat, assortiment de pots de différents fruits en sirop, miel d'abeilles africaines onctueux et parfumé aux herbes sauvages, lait caillé dans de petits gobelets de terre cuite, une corbeille de raisin et un grand pichet de lait encore mousseux de sa traite. Marcilius saisit une galette, l'enroula entre sses doigts et la trempa dans un des pots essayant d'attrapper un fruit[...]" (pp.117-118)

Il y a des passages très poétiques. Surtout dans la contemplation des paysages ou encore les comparaisons entre la "grande mer bleue" et la "grande mer d'or".

La fin avec son retournement de situation est intéressante.

Voici un roman historique, assez bref,  où l’on fait un voyage dans le temps et dans l’espace. On est dans une période particulière de l'histoire de Rome que je n'avais jamais lu dans les romans.

C'est mon premier partenariat avec Libfly, une agréable découverte d'une auteure et d'une maison d'édition.

J'ai apprécié la qualité du papier et de la reliure. Un papier épais et très blanc, broché avec des cahiers cousus. La couverture  est une superbe photo de mosaïque. Un bel objet, pour un livre de poche !

Je n'ai pas parlé des raisons de mon choix pour ce roman parmi tous les romans bien tentants. J'ai grandi dans une ville chargée d'un passé romain et lors de ma scolarité les ruines romaines de Tunisie revenaient souvent. Mais, c'est vrai que dans les cours d'histoire de l'antiquité romaine, les lointaines provinces n'avaient pas une grande place et c'est aujourd'hui que je découvre le terme d'Africa Nova. Je ne m'étais jamais posé la question des relations entre Rome et ses provinces. J'ai bien aimé la façon dont l'auteure à su montrer les différents points de vue.

Ce livre fait écho à "l'équation africaine" de Yasmina Khadra. Ce n'est pas d'aujourdhui que les pays occidentaux on pris possession des biens et des personnes. Malgré la différence d'époque et de lieu, on y sens le besoin de reprendre en main son destin. Les beaux discours et les belles paroles, les disparités de classe... tout cela reste d'actualité.

Merci Libfly et les éditions Elyzad pour ce partenariat.

A bientôt pour un autre roman de cette maison d'édition...

Elyzad

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