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L'Atelier de Ramettes
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9 janvier 2011

La vérité sur Gustavo Rodeder.

Guillermo Martínez

1992, trad 2010, 122 p.

LU EN PARTENARIAT AVEC BLOG OF BOOK / EDITIONS NIL

roderer4 ième de couv :

Dans un café de Puente Viejo, gros bourg endormi d'Argentine, deux adolescents disputent une partie d'échecs. L'un d'eux est Gustavo Roderer, nouveau venu dans la ville ; l'autre est le narrateur, champion d'échecs de la région. Contre toute attente, Roderer gagne. Sans plaisir apparent, avec ce commentaire : 'Les échecs, c'était juste une expérience ; un modèle. À un petit niveau, bien sûr. 'Ce mélange de mépris et d'indifférence restera fiché comme une flèche empoisonnée dans l'orgueil de son adversaire. S'établit pourtant entre les deux adolescents unerelation singulière, dépourvue d'affection, où s'affrontent leurs intelligences. Le narrateur, brillant élève bien inséré dans la société, rencontre partout le succès. Enfermé chez lui, incapable d'aimer, Roderer est dévoré par sa quête obsessionnelle d'une philosophie radicalement nouvelle. L'un est contraint de partir pour la guerre des Malouines, l'autre tâte des drogues pour développer ses capacités. Quand l'un mène une vie amoureuse épanouie, l'autre est en butte à l'incompréhension de tous et réduit au chagrin la jeune fille qui l'aime. Mais lorsque le narrateur croit triompher intellectuellement de Roderer et tenir sa vengeance, il ne fait que précipiter vers la mort son ennemi le plus accompli. 


Encore inédit en France, le premier roman de Guillermo Martínez, publié en Argentine en 1992, fit découvrir un jeune auteur talentueux et suscita un concert d'éloges.

 

CHRONIQUE :

C'est un roman bref et intelligent qui nous laisse entrevoir des souffrances intimes insoupçonnées. Cela renvoi aussi à l'adolescence, au moment où les cancres sont moqués (mais populaires) autant que les premiers de la classe, mais eux sont en plus rejetés. Le temps où le hors norme est exclus. On a aussi les premiers émois amoureux, on cherchent l'absolu, l'anorexie, on est dans les extrêmes.

Je tiens à parler de la traduction. Je n'ai pas lu le texte original et je ne me permettrai pas de porter un jugement. Cependant, j'ai aimé le ton neutre (pas de tournure argentines). Si ce n'était les noms géographiques et les noms propres on pourrait être n'importe où. C'est peut-être aussi ce que l'auteur a essayé de créer. L'intelligence n'a pas de frontière. Comme le dit le professeur Cavandore au narrateur "C'est à Cambridge", pas l'Angleterre. le pays d'un mathématicien, ce sont les universités du monde entier" (p .102)

J'ai craint un instant me retrouver dans l'univers des Echecs, mais heureusement non, car n'ayant que des bases je serais passée à côté de l'histoire. Cette unique partie entre le narrateur et Roderer démontre bien qu'on est face à deux intelligence différentes. L'un cherche le succès, le résultat l'autre le cheminement et la confirmation d'une théorie.

Le narrateur n'est pas tendre avec lui même, conscient que son intelligence hors norme le met en marge de la société tout en cherchant à s'y intégrer. Il parle de "vaniteuse supériorité morale" (p.9)

On a un aperçu de leur différente approche en littérature , en philosophie et mathématique. L'auteur distille des pensées sans nous accabler de son érudition. D'entrée on nous dit qu'on va parler entre gens intelligents, l'auteur cite des ouvertures aux Echecs. Puis nous avons des allusions tel que : "je lus le paragraphe de Lou Andreas-Salomé au sujet des mains de Nietzche et je compris que les mains de Roderer devaient être tout simplement belles." (p.13). en ce qui concerne la littérature je n'ai rien trouvé sur "La visitation" de Heinrich Holdein, alors je suppose que c'est une invention de l'auteur pour que les personnages en débattent. (Si quelqu'un a des renseignements je suis intéressée).

"Au fond, cela ne résume-t-il pas l'ensemble de nos relations intérieures? Un duel dont j'étais le seul adversaire, ne parvenant pas à atteindre ma cible." (p.14). Si on aurait pu croire à la naissance d'une amitié là on est fixé. Le narrateur se met sur un autre plan.

Le professeur Redo donne sa définition (p.38) de l'intelligence supérieure. On a l'intelligence des "talentueux", ou "capables", qui se comportent par milliers (le narrateur), l'autre est celle qui conduit à "la folie eet le suicide" ou "révelations les plus prodigieusses" des "génies" (Roderer).

 

Une émulation intellectuelle va aspirer les deux jeunes hommes l'un vers encore plus d'ouverture et l'autre vers le plus sombre et avec lui vont être englouties trois femmes qui elles sont dans l'émotion (Daniela, Cristina, mme Roderer). Toutefois, il n'y a pas de sentiment machiste du genre homme= esprit / femme= coeur.

C'est un roman de la raison et de l'esprit. C'est un roman intemporel qui aurait pu être écrit du temps des argentins Borges ou Cortazar, du Chilien Donoso ou de l'uruguayen Benedetti... J'ai pris grand plaisir à retrouver des sensation de mes anciennes lectures.

Voilà un auteur que je vais mettre dans ma LAL pour le lire en espagnol.


Merci à     BOB et à nil 

Qui en parle ? Achille 

 

 

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Commentaires
Y
Grand plaisir pour moi aussi qui ne suis férue ni d'échecs ni de mathématiques. J'ai envie de lire d'autres textes de cet auteur.
Répondre
9
Un roman qui a l'air pas mal mais qui me freine tout de même par rapport au thème central des échecs.
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