Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Atelier de Ramettes
L'Atelier de Ramettes
Archives
Visiteurs
Depuis la création 200 750
L'Atelier de Ramettes
Albums Photos
16 octobre 2010

Le sumo qui ne pouvait pas grossir

Le sumo qui ne pouvait pas grossir.

Eric-Emmanuel Schmitt

2009, 102 p.

sumo

4 ième de couv.

Sauvage, révolté, Jun promène ses quinze ans dans les rues de Tokyo, loin d’une famille dont il refuse de parler.
Sa rencontre avec un maître du sumo, qui décèle un « gros » en lui malgré son physique efflanqué, l’entraîne dans la pratique du plus mystérieux des arts martiaux.
Avec lui, Jun découvre le monde insoupçonné de la force, de l’intelligence et de l’acceptation de soi.
Mais comment atteindre le zen lorsque l’on n’est que douleur et violence ? Comment devenir sumo quand on ne peut pas grossir ?

Mon avis :

C'est un beau conte philosophique. Il fait parti du "cycle de l'Invisible" :

Milarepa, celui-ci je ne l'ai pas.

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, j'avais été sensible au message (le film était très émouvant aussi, avec des nuances)

Oscar et la dame en Rose, il est dans ma Pal.

l'Enfant de Noé, il est dans ma Pal.

Un questionnement sur ce que nos parents nous transmettent comme image et comment on se construit avec ça. Comment perçoit t-on ce qu'on nous transmet. Comment une mauvaise interprétatiion peut bouleverser une vie. Le thème de la religion et la spiritualité. Comme j'aimerais atteindre la concentration de Jun ! Le thème du symbolisme (ex. la citation), encore une question d'interprétation. Parfois on a besoin d'un mentor ou d'une famille de substitution qui perçois nos failles et qui trouve les mots pour nous permettre de réveller notre vrai personnalité et grandir.

Un roman bref et intense qui se lit en quelques heures mais qui permet d'explorer une partie de notre inconscient.

"Citation"

"Pour éviter de me sentir trop seul, j'ouvris mon sac à dos, le seul bien qui me restait, puis, jambes écartées sur la chaussée, je sortis de sous mon linge sale les courriers postés par ma mère, ceux mêmes que j'avais depuis des mois refusé d'ouvrir.

Je les décachetai.

Que pouvais me dire cette mère que j'avais fuie sans commentaire, l'abandonnant un matin  dans sa lointaine banlieue en ne lui laissant qu'une adresse bidon à Tokyo?

Surtout, comment parvenait-elle à m'écrire, l'analphabète ! chassée jeune de l'école, hermétique aux caractères, ne sachant ni lire ni rédiger, à qui avait-elle demandé de l'aide? A quelle voisine? Quel inconnu? Ses messages, un quidam les avait écoutés avant moi, une des raisons qui m'avaient conduit à la snober... Ma mère avait toujours discuté avec les autres davantage qu'avec moi, ma mère avait toujours porté plus d'attention aux autres qu'à moi. Oui, je n'avais jamais possédé qu'une seule conviction la concernant : j'étais le moindre de ses soucis.

En quoi consistaient ses couriers?

Dans le premier, il y avait une feuille blanche. Je la retournai, l'approchai, l'éloignai, puis, en l'examinant à contre-jour, j'aperçu une tache ronde qui, attendrissant la trame du papier, ombrait sa couleur. Je reconnus une larme : maman avait pleuré à mon départ.

Dans le deuxième, manquait le papier. Au fond, coincé entre les plis, gisait seulement un morceau de laine jaune pâle, doux, un brin de mohair pelucheux, celui avec lequel elle tricotait les vêtements de mon enfance. Cela signifiait : je te serre contre moi.

Dans le troisième, il n'y avait rien. Je l'agitais plusieurs fois, souhaitant détecter un détail qui m'échappait. Enfin, en déchirant l'enveloppe, je repérai à l'intérieur du rabat des empreintes de rouge à lèvre qui chuchotaient : "Je t'embrasse".

Le quatrième s'expliqua clairement : il consistait en une une pierre grise, un galet triangulaire aux angles ronds dont le port avait exigé un timbrage coûteux. Maman m'avouait : "Mon coeur est lourd".

Le cinquième me posa davantage de problèmes : une plume le constituait. Je crus qu'elle déclarait : "Ecris-moi", puis je remarquai qu'il s'agissait d'une plume de pigeon, identifiable aux évolutions de ses teintes, ivoire à la racine, cendrée sur les côtés, puis colorée en arc-en-ciel au bout ; dès lors, le message dégageait deux nouveaux sens, soit "Où es-tu?", soit "Reviens", car le pigeon voyageur est censé rentrer chez lui. Dans le dernier cas, cela cachait-il un appel au secours?

Le sixième me réconforta d'abord : il présentait un vieux collier de chien dont le système de fermeture était cassé. Maman me rassurait : "Tu es libre". Parce que c'était l'ultime message, je finis par douter : il pouvait aussi dire : "tu es parti et je m'en fous."." pp.32-36.

A bientôt pour d'autres lectures.

Publicité
Publicité
Commentaires
R
Merci
Répondre
C
Je l'avais moyennement aimé...<br /> Je te conseille d'abord Oscar, ensuite Monsieur Ibrahim, ensuite Enfant de Noé, comme ça tu montes en puissancre ;-)
Répondre
9
Je l'ai lu aussi et bien aimé.<br /> J'ai adoré aussi :<br /> Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame en Rose et l'Enfant de Noé,pour les messages philosophiques et justes qu'il en ressort.C'est court, intense et bien écrit.
Répondre
Publicité