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L'Atelier de Ramettes
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18 février 2010

L'étranger

L'étranger

de Albert Camus

1942, 185 p.

Club de lecture d'auf

Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français...

Il y a comme ça des livres qui vous suivent et que vous mettez un temps fou à ouvrir... Celui-ci est dans un coin de ma tête depuis mon adolescence... Je n'ai jamais eu à le lire au collège mais j'ai pourtant essayé à cette époque-là. Je ne devais pas être prête. Je buttais sur la première phrase ... petite digression la première phrase ou le premier paragraphe d'une oeuvre s'appelle "incipit", je le place car c'est un mot dont j'ai appris la définition hier. Donc "Aujourd’hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas." me posait un problème. j'ai surmonté ce petit obstacle et j'ai bien fait. Je me souviens encore de mes copines qui dans d'autres classes avaient dû le lire et aucune n'avait vu la profondeur du texte, sans doute parce que trop jeunes.

J'ai pratiquement lu le récit d'un trait, ce qui m'a permis de voir monter la tension dans cette tragédie. Ce qui m'a marqué c'est la chaleur, la lumière qui venait éclabousser, écraser le personnage. En opposition on y voit la terre avec sa part d'obscurité, sa violence et le poids écran des conventions.

Meursault à commis un acte irréparable, il a tué un homme sans raison apparente... mais il n'est pas jugé sur cet acte il est jugé pour son comportement en société. Il n'a pas pleuré sa mère, mère qu'il avait mis à l'asile ! on ne tient pas compte de qui l'a emmené là. Il n'a pas suivit les règles du deuil... il a entamé une liaison illégitime le lendemain de son enterrement ! le choix de ses nouveaux amis etc. Il ne manquait que le témoignage du patron sur son manque d'ambition et son manque d'enthousiasme pour son travail et sa carrière.

Meursault est un être sans envergure, presque transparent et tout à coup tous les projecteurs sont braqués sur lui. Il met du temps à comprendre ce qui l'attend. Les phrases courtes du début font même penser que le narrateur est un peu limité.

Au  procès  Meursault n'est plus qu'un pion. On ne cherche pas à le comprendre on sait mieux que lui ce qu'il pense et ce pourquoi il est là. Il est infantilisé. On voit presque le fantôme d'une mère autoritaire venir lui dire "c'est pas bien ce que tu as fait à ta maman" (là j'extrapole). D'ailleurs qu'en enfin on lui donne la parole il ne sais que dire : "c'est à cause de la chaleur". Du coup, il apparaît monstrueux ou simple d'esprit.

Ce roman me laisse un arrière goût amer. Il faudrait peut-être que je lise autre chose en cette année Camus. Il y a quelques années j'avais lu "la chute" mais souvenir sont vagues, je me souviens d'un monologue intérieur d'un homme qui ne s'adapte pas à la société  (je m'avance un peu).

Albert Camus c'est aussi le nom de ma première école, celle où j'ai appris à lire, je pense que son oeuvre m'accompagnera encore et qu'au fur et à mesure que je grandirai j'approfondirai mes connaissances !

Etrange comme certaines oeuvres font des reflets dans notre mémoire. Ce roman m'a fait pensé à "chronique d'une mort annoncé" de Gabriel García Marquez. Peut-être est-ce parce que je savais que ça se terminé par sa condamnation à mort ou parce qu'on avait le sentiment qu'il ne pouvait qu'aboutir à un drame.

Je ne peux que conseiller un tel livre.

A bientôt

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